Le collège de Nogent (Haute-Marne), comme des établissements scolaires de toute la France, a observé jeudi midi une minute de silence en hommage à sa surveillante tuée mardi, tandis que l’adolescent auteur des coups de couteau doit être mis en examen.Le parquet a requis la mise en examen de ce collégien de 14 ans pour “meurtre d’une personne chargée de mission de service public” ainsi que pour “violences volontaires ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours” contre un gendarme blessé lors de son interpellation, a annoncé dans un communiqué le procureur de Dijon, Olivier Caracotch.Son placement en détention provisoire a également été requis.Du fait de sa minorité, le suspect encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle au lieu d’une peine de prison à perpétuité. Il est présenté jeudi à un juge d’instruction de Dijon à l’issue de deux jours de garde à vue.Le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi matin, mais seules quelques dizaines d’élèves y sont retournés en matinée, a constaté l’AFP sur place.Ils y ont respecté à midi une minute de silence en mémoire de Mélanie, la surveillante de 31 ans poignardée, un hommage demandé par la ministre de l’Education Elisabeth Borne dans tous les établissements scolaires du pays.Thomas, 16 ans, un élève dans la classe de 3e du meurtrier, qui a assisté à la minute de silence de son collège, se souvient d’une surveillante “gentille et adorable”, “une belle personne”. Concernant l’auteur des faits, il parle d’un garçon “plutôt sympa” mais qui “des fois, (n’)avait pas le moral”.Ce temps de recueillement marque “l’expression collective de notre refus absolu de toute forme de violence et de notre détermination à soutenir ensemble, plus que jamais, notre école et ceux qui la font”, a déclaré jeudi Mme Borne.- “Désinhibition de la violence” -Le président de la République Emmanuel Macron a déploré jeudi en Conseil des ministres une “désinhibition de la violence (…) pour laquelle il va falloir évidemment apporter des solutions”, a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.”Face à la tristesse, à l’indignation, au choc que nous partageons, nous devons porter haut nos valeurs humanistes, notre fraternité, notre attention à chacune et chacun”, a écrit la proviseure d’un lycée parisien dans un message destiné à l’ensemble de sa communauté scolaire consulté par l’AFP.”On voit l’état psychologique de nos élèves se dégrader d’année en année”, alerte Chloé Juvin, 27 ans, surveillante dans un collège de Rennes. “On est multi-casquette, on fait un peu l’infirmière, un peu le psy, en fait on est la première ligne qu’ils trouvent”, souligne une de ses collègues, Clémentine Bidaud, 29 ans.Pendant sa garde à vue, le collégien de 14 ans a dit vouloir tuer une surveillante, “n’importe laquelle”, a rapporté mercredi le procureur de Chaumont Denis Devallois, dressant le portrait glaçant d’un adolescent “fasciné par la violence” et “en perte de repères”.Il avait été interpellé mardi juste après les faits, lors d’un contrôle inopiné des sacs des élèves par des gendarmes devant son établissement.- Besoin d’expertises -Le suspect ne présente “aucun signe évoquant un possible trouble mental”, avait aussi souligné M. Duvallois.Antoine Chateau, l’avocat de l’adolescent, a dit dans un communiqué transmis jeudi à l’AFP se dissocier “de certaines affirmations faites” par le procureur de Chaumont.Me Chateau dit avoir “pris note qu’il y aurait des expertises psychologiques et psychiatriques en cours de procédure”, et rappelle “qu’il est d’usage de faire procéder aux expertises au plus tôt de l’enquête”.Le drame de Nogent a eu un énorme retentissement dans les sphères éducatives et politiques.Au-delà de l’interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, et “l’expérimentation” de portiques de sécurité voulue par le Premier ministre François Bayrou, le camp présidentiel et la gauche préviennent que la réponse est multiple et qu’il n’y a pas de “solution magique”. La droite, elle, insiste sur “la sanction”.Les proches de la victime ont annoncé une marche blanche au départ du collège de Nogent, vendredi à 18H00.bur-sl-ved-lv-kau-bj/etb/ale
Le collège de Nogent (Haute-Marne), comme des établissements scolaires de toute la France, a observé jeudi midi une minute de silence en hommage à sa surveillante tuée mardi, tandis que l’adolescent auteur des coups de couteau doit être mis en examen.Le parquet a requis la mise en examen de ce collégien de 14 ans pour “meurtre d’une personne chargée de mission de service public” ainsi que pour “violences volontaires ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours” contre un gendarme blessé lors de son interpellation, a annoncé dans un communiqué le procureur de Dijon, Olivier Caracotch.Son placement en détention provisoire a également été requis.Du fait de sa minorité, le suspect encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle au lieu d’une peine de prison à perpétuité. Il est présenté jeudi à un juge d’instruction de Dijon à l’issue de deux jours de garde à vue.Le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi matin, mais seules quelques dizaines d’élèves y sont retournés en matinée, a constaté l’AFP sur place.Ils y ont respecté à midi une minute de silence en mémoire de Mélanie, la surveillante de 31 ans poignardée, un hommage demandé par la ministre de l’Education Elisabeth Borne dans tous les établissements scolaires du pays.Thomas, 16 ans, un élève dans la classe de 3e du meurtrier, qui a assisté à la minute de silence de son collège, se souvient d’une surveillante “gentille et adorable”, “une belle personne”. Concernant l’auteur des faits, il parle d’un garçon “plutôt sympa” mais qui “des fois, (n’)avait pas le moral”.Ce temps de recueillement marque “l’expression collective de notre refus absolu de toute forme de violence et de notre détermination à soutenir ensemble, plus que jamais, notre école et ceux qui la font”, a déclaré jeudi Mme Borne.- “Désinhibition de la violence” -Le président de la République Emmanuel Macron a déploré jeudi en Conseil des ministres une “désinhibition de la violence (…) pour laquelle il va falloir évidemment apporter des solutions”, a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.”Face à la tristesse, à l’indignation, au choc que nous partageons, nous devons porter haut nos valeurs humanistes, notre fraternité, notre attention à chacune et chacun”, a écrit la proviseure d’un lycée parisien dans un message destiné à l’ensemble de sa communauté scolaire consulté par l’AFP.”On voit l’état psychologique de nos élèves se dégrader d’année en année”, alerte Chloé Juvin, 27 ans, surveillante dans un collège de Rennes. “On est multi-casquette, on fait un peu l’infirmière, un peu le psy, en fait on est la première ligne qu’ils trouvent”, souligne une de ses collègues, Clémentine Bidaud, 29 ans.Pendant sa garde à vue, le collégien de 14 ans a dit vouloir tuer une surveillante, “n’importe laquelle”, a rapporté mercredi le procureur de Chaumont Denis Devallois, dressant le portrait glaçant d’un adolescent “fasciné par la violence” et “en perte de repères”.Il avait été interpellé mardi juste après les faits, lors d’un contrôle inopiné des sacs des élèves par des gendarmes devant son établissement.- Besoin d’expertises -Le suspect ne présente “aucun signe évoquant un possible trouble mental”, avait aussi souligné M. Duvallois.Antoine Chateau, l’avocat de l’adolescent, a dit dans un communiqué transmis jeudi à l’AFP se dissocier “de certaines affirmations faites” par le procureur de Chaumont.Me Chateau dit avoir “pris note qu’il y aurait des expertises psychologiques et psychiatriques en cours de procédure”, et rappelle “qu’il est d’usage de faire procéder aux expertises au plus tôt de l’enquête”.Le drame de Nogent a eu un énorme retentissement dans les sphères éducatives et politiques.Au-delà de l’interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, et “l’expérimentation” de portiques de sécurité voulue par le Premier ministre François Bayrou, le camp présidentiel et la gauche préviennent que la réponse est multiple et qu’il n’y a pas de “solution magique”. La droite, elle, insiste sur “la sanction”.Les proches de la victime ont annoncé une marche blanche au départ du collège de Nogent, vendredi à 18H00.bur-sl-ved-lv-kau-bj/etb/ale
