Donald Trump et Nayib Bukele ont affiché lundi leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu’il ne renverrait pas aux Etats-Unis un immigré salvadorien expulsé par erreur. S’exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de “millions” d’immigrés illégalement arrivés aux Etats-Unis dont, selon lui, de nombreux criminels, et salué l’aide apportée par le Salvador pour y remédier.”C’est un pêché ce qu’ils ont fait, et vous venez à notre aide”, a dit Donald Trump en reprochant à l’ancienne administration démocrate de Joe Biden d’avoir mené une politique de “frontières ouvertes”.”Vous avez un sacré président”, a-t-il encore lancé à l’adresse des Salvadoriens, alors que les deux dirigeants ont passé plusieurs minutes à critiquer les médias, puis à parler de la question des athlètes transgenres dans les sports féminins.Le président salvadorien de 43 ans, qui a engagé une lutte sans merci contre les gangs dans son pays, a accepté que plus de 250 personnes expulsées mi-mars des Etats-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu’il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.La grande majorité de ces individus sont des Vénézuéliens, accusés par l’administration Trump d’être membres du redoutable gang Tren de Aragua, classé organisation “terroriste” par Washington en février.”Nous savons que vous avez un problème concernant la criminalité, le terrorisme, et que vous avez besoin d’aide. Nous sommes un petit pays mais si on peut aider, on le fera”, a dit M. Bukele.- Imbroglio judiciaire -M. Trump a réactivé une loi du XVIIIe siècle, normalement utilisée en temps de guerre, pour expulser sans autre forme de procès ces personnes. Des groupes de défense des droits humains ont toutefois dénoncé des “disparitions forcées et des détentions arbitraires”. Les familles de plusieurs de ces immigrés ont aussi affirmé qu’ils n’avaient aucun lien avec des gangs et n’avaient été ciblés qu’à cause de leurs tatouages, un signe souvent distinctif des mafias d’Amérique centrale.Parmi eux figure Kilmar Ábrego García, pour lequel l’administration a reconnu une “erreur administrative” car il était en principe inexpulsable depuis 2019.Cet immigré salvadorien est au coeur d’un imbroglio judiciaire: la justice américaine exige qu’il soit ramené aux Etats-Unis, alors que l’administration explique qu’elle n’a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu’il se trouve sur le sol salvadorien.M. Bukele a exclu lundi tout geste en sa faveur. “Comment puis-je le renvoyer aux Etats-Unis? Je le fais venir clandestinement aux Etats-Unis? Bien entendu, je ne vais pas faire ça. La question est absurde (…) Je n’ai pas le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis”, a-t-il déclaré.M. Trump a aussi appelé son homologue salvadorien à construire de nouvelles prisons, redisant même envisager de renvoyer au Salvador des citoyens américains qui commettent des crimes violents.”Nous avons aussi des criminels de chez nous qui poussent des gens dans les métros, qui frappent des femmes âgées derrière la tête avec des battes de baseball”, a-t-il déclaré. “J’aimerais les inclure dans le groupe pour les renvoyer du pays.”- Méthodes pointées du doigt -M. Bukele est salué dans son pays pour sa répression contre le crime, avec des dizaines de milliers de suspects envoyés au Cecot, considéré comme la plus grande prison d’Amérique latine.Mais si la criminalité s’est effondrée au Salvador, ses méthodes sont pointées du doigt par plusieurs ONG, qui dénoncent détentions arbitraires, mauvais traitements, cas de torture et même des décès dans les prisons.La visite d’Etat de Nayib Bukele revêtait également un enjeu économique: le Salvador a reçu 6 millions de dollars de la part de Washington pour avoir accepté d’emprisonner sur son sol ces criminels présumés.Mais le petit pays d’Amérique centrale reste malgré cela frappé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10%.Selon la Banque centrale du Salvador, près d’un tiers de ses exportations – en valeur – vont vers les Etats-Unis, ce qui représente 2,1 milliards de dollars pour des produits tels que le textile, le sucre ou le café.Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux Etats-Unis, selon le gouvernement américain. Les envois d’argent de ces expatriés ont pesé pour 23% du PIB de leur pays d’origine en 2024, soit 8,5 milliards de dollars, d’après la Banque centrale.
Donald Trump et Nayib Bukele ont affiché lundi leur parfaite entente dans la lutte contre la criminalité organisée, le président du Salvador affirmant qu’il ne renverrait pas aux Etats-Unis un immigré salvadorien expulsé par erreur. S’exprimant dans le Bureau ovale, le président américain a dénoncé la présence de “millions” d’immigrés illégalement arrivés aux Etats-Unis dont, selon lui, de nombreux criminels, et salué l’aide apportée par le Salvador pour y remédier.”C’est un pêché ce qu’ils ont fait, et vous venez à notre aide”, a dit Donald Trump en reprochant à l’ancienne administration démocrate de Joe Biden d’avoir mené une politique de “frontières ouvertes”.”Vous avez un sacré président”, a-t-il encore lancé à l’adresse des Salvadoriens, alors que les deux dirigeants ont passé plusieurs minutes à critiquer les médias, puis à parler de la question des athlètes transgenres dans les sports féminins.Le président salvadorien de 43 ans, qui a engagé une lutte sans merci contre les gangs dans son pays, a accepté que plus de 250 personnes expulsées mi-mars des Etats-Unis soient incarcérées au Salvador, dans le gigantesque centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison qu’il a fait construire dans le cadre de sa guerre contre les gangs.La grande majorité de ces individus sont des Vénézuéliens, accusés par l’administration Trump d’être membres du redoutable gang Tren de Aragua, classé organisation “terroriste” par Washington en février.”Nous savons que vous avez un problème concernant la criminalité, le terrorisme, et que vous avez besoin d’aide. Nous sommes un petit pays mais si on peut aider, on le fera”, a dit M. Bukele.- Imbroglio judiciaire -M. Trump a réactivé une loi du XVIIIe siècle, normalement utilisée en temps de guerre, pour expulser sans autre forme de procès ces personnes. Des groupes de défense des droits humains ont toutefois dénoncé des “disparitions forcées et des détentions arbitraires”. Les familles de plusieurs de ces immigrés ont aussi affirmé qu’ils n’avaient aucun lien avec des gangs et n’avaient été ciblés qu’à cause de leurs tatouages, un signe souvent distinctif des mafias d’Amérique centrale.Parmi eux figure Kilmar Ábrego García, pour lequel l’administration a reconnu une “erreur administrative” car il était en principe inexpulsable depuis 2019.Cet immigré salvadorien est au coeur d’un imbroglio judiciaire: la justice américaine exige qu’il soit ramené aux Etats-Unis, alors que l’administration explique qu’elle n’a plus aucun pouvoir sur son sort puisqu’il se trouve sur le sol salvadorien.M. Bukele a exclu lundi tout geste en sa faveur. “Comment puis-je le renvoyer aux Etats-Unis? Je le fais venir clandestinement aux Etats-Unis? Bien entendu, je ne vais pas faire ça. La question est absurde (…) Je n’ai pas le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis”, a-t-il déclaré.M. Trump a aussi appelé son homologue salvadorien à construire de nouvelles prisons, redisant même envisager de renvoyer au Salvador des citoyens américains qui commettent des crimes violents.”Nous avons aussi des criminels de chez nous qui poussent des gens dans les métros, qui frappent des femmes âgées derrière la tête avec des battes de baseball”, a-t-il déclaré. “J’aimerais les inclure dans le groupe pour les renvoyer du pays.”- Méthodes pointées du doigt -M. Bukele est salué dans son pays pour sa répression contre le crime, avec des dizaines de milliers de suspects envoyés au Cecot, considéré comme la plus grande prison d’Amérique latine.Mais si la criminalité s’est effondrée au Salvador, ses méthodes sont pointées du doigt par plusieurs ONG, qui dénoncent détentions arbitraires, mauvais traitements, cas de torture et même des décès dans les prisons.La visite d’Etat de Nayib Bukele revêtait également un enjeu économique: le Salvador a reçu 6 millions de dollars de la part de Washington pour avoir accepté d’emprisonner sur son sol ces criminels présumés.Mais le petit pays d’Amérique centrale reste malgré cela frappé par les nouveaux droits de douane de Donald Trump, à hauteur de 10%.Selon la Banque centrale du Salvador, près d’un tiers de ses exportations – en valeur – vont vers les Etats-Unis, ce qui représente 2,1 milliards de dollars pour des produits tels que le textile, le sucre ou le café.Quelque 2,5 millions de Salvadoriens vivent aux Etats-Unis, selon le gouvernement américain. Les envois d’argent de ces expatriés ont pesé pour 23% du PIB de leur pays d’origine en 2024, soit 8,5 milliards de dollars, d’après la Banque centrale.
