Le géant français des jeux vidéo Ubisoft a décalé la publication de ses résultats pour le premier semestre, prévus jeudi soir, et demandé la suspension de sa cotation à la Bourse de Paris, a-t-il annoncé sans avancer d’explications à ce stade.”Ubisoft a demandé à Euronext de suspendre la cotation de ses actions et de ses obligations à compter de l’ouverture des marchés le 14 novembre 2025″ et ce jusqu’à la diffusion de ses résultats “dans les prochains jours”, a indiqué dans un communiqué l’éditeur, dont l’action a plongé de près de 50% depuis le début de l’année.Contacté par l’AFP, Ubisoft n’a pas donné de raison spécifique à ce report dans l’immédiat.Dans un mail interne envoyé jeudi aux salariés et consulté par l’AFP, le directeur financier du groupe Frédérick Duguet a indiqué sans plus de précisions qu’Ubisoft avait besoin d’un “délai supplémentaire pour finaliser la clôture du semestre” et que la demande de suspension de sa cotation visait à “limiter les spéculations inutiles et la volatilité du marché pendant ce court délai”.”Cela pourrait impliquer une acquisition sous une forme ou une autre (…) ou un problème comptable ou financier”, a estimé Daniel Ahmad, du cabinet d’analyste Niko Partners, sur le réseau social Bluesky.Au premier trimestre (avril-juin) de son exercice 2025-2026 décalé, l’éditeur avait annoncé un chiffre d’affaires en baisse de 3,9%, à 310,8 millions d’euros.Ubisoft a enchaîné une succession de déconvenues ces dernières années après plusieurs lancements de jeux en demi-teinte et l’arrêt précoce de son jeu de tir en ligne XDefiant.Depuis 2023, l’éditeur français poursuit un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné la fermeture de plusieurs studios à l’étranger et le départ de plus de 2.000 salariés.En octobre, il a notamment annoncé un plan de départ volontaires dans ses studios de Stockholm et Malmö, en Suède, qui avaient notamment travaillé sur “Star Wars Outlaws”, superproduction qui a connu une réception mitigée et des ventes jugées décevantes après sa sortie à l’été 2024.En parallèle, le groupe s’est lancé dans une réorganisation interne qui doit regrouper ses différentes marques de jeux vidéo en entités distinctes qui restent sous son contrôle.Sa première filiale a été mise en place début octobre et réunit plus de 2.300 des quelque 17.000 employés du groupe dans le monde autour de ses trois plus grosses sagas: “Assassin’s Creed”, “Far Cry” et “Rainbow Six”.Elle a été créée grâce à un apport de 1,16 milliard d’euros du groupe chinois Tencent qui en détient 25%. La finalisation de la transaction, prévue pour la fin de l’année 2025 sous réserve de validation des autorités réglementaires, devrait également permettre à Ubisoft de se désendetter.
