Un an de prison avec sursis requis contre l’homme qui a profané la tombe de Badinter

Une peine d’un an de prison avec sursis a été requise mercredi devant le tribunal correctionnel de Nanterre à l’encontre d’un étudiant de 23 ans, qui a reconnu avoir profané la tombe de Robert Badinter le 9 octobre au cimetière de Bagneux. Jugé en comparution immédiate, cet étudiant ingénieur d’une école prestigieuse a reconnu les faits, commis quelques heures avant l’entrée au Panthéon de l’ancien garde des Sceaux, artisan de l’abolition de la peine de mort en France. Le procureur de Nanterre Yves Badorc a demandé que la peine soit assortie d’un stage de citoyenneté et d’un travail d’intérêt général. “Je ne me faisais pas à cette idée que M. Badinter allait au Panthéon (…) Au même moment, je m’intéressais au personnage de Jean-Marie Le Pen, au fait que sa sépulture avait été détruite” (elle a été dégradée en janvier à La Trinité-sur-Mer, NDLR), a tenté de justifier le prévenu, qui s’est présenté comme “royaliste loyaliste”. “Comment les écoles de la République qui sont censées former des élites peuvent attirer dans leurs rangs des gens qui ont un tel projet criminel”, s’est demandé le président du tribunal judiciaire de Nanterre, Benjamin Deparis, qui présidait l’audience.Questionné longuement sur ses idées politiques, le prévenu s’est dit “séduit” par l’idéologie royaliste et a répondu à l’affirmative aux questions du procureur sur une éventuelle “décadence” de la société.Deux croix gammées avaient été retrouvées dans ses cahiers, qu’il avait expliqué en garde à vue comme un “esprit d’école” puis en audience comme de “l’humour noir”.L’air contrit, l’étudiant a cependant reconnu à plusieurs reprises avoir agi “avec froideur”, présenté ses excuses à la famille de M. Badinter et admis: “C’est vrai, ce que j’ai fait, c’était lâche”.Elisabeth Badinter, veuve de M. Badinter, n’était pas présente ou représentée à l’audience.- Carte du cimetière annotée -L’homme a été retrouvé grâce à l’étude d’images de vidéosurveillance, qui le montraient entrant et sortant du cimetière dans la nuit, et au bornage de son téléphone.L’enquête a permis d’établir qu’il s’était rendu quelques jours plus tôt au cimetière et avait chez lui un plan des lieux, où il avait annoté l’emplacement de la tombe de M. Badinter.”On parle de préméditation, pour autant il a hésité jusqu’au bout, la préméditation est là, la détermination n’y est pas”, a argué son avocate Me Fanny Ginsburg.Interpellé mardi matin, le jeune homme qui comparaît pour profanation de sépulture et dégradation du bien d’autrui est inconnu de la justice. Le jugement doit être rendu dans la soirée.  L’ancien ministre de la Justice Robert Badinter était entré au Panthéon le 9 octobre, quelques heures après la profanation de sa sépulture à Bagneux (Hauts-de-Seine).Le parquet avait immédiatement ouvert une enquête préliminaire, confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.Les mots “Eternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la REPUBLIQUE le (Robert Badinter, NDLR) sanctifient” avaient été tagués à la peinture bleue sur la pierre tombale de l’ancien ministre, décédé en février 2024 à l’âge de 95 ans.La tombe, qui n’a pas subi de dégât matériel, avait été rapidement nettoyée par les services de la ville de Paris.”Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire”, avait réagi Emmanuel Macron. “La République est toujours plus forte que la haine”, avait encore écrit le chef de l’Etat dans un message publié sur le réseau social X.
Une peine d’un an de prison avec sursis a été requise mercredi devant le tribunal correctionnel de Nanterre à l’encontre d’un étudiant de 23 ans, qui a reconnu avoir profané la tombe de Robert Badinter le 9 octobre au cimetière de Bagneux. Jugé en comparution immédiate, cet étudiant ingénieur d’une école prestigieuse a reconnu les faits, commis quelques heures avant l’entrée au Panthéon de l’ancien garde des Sceaux, artisan de l’abolition de la peine de mort en France. Le procureur de Nanterre Yves Badorc a demandé que la peine soit assortie d’un stage de citoyenneté et d’un travail d’intérêt général. “Je ne me faisais pas à cette idée que M. Badinter allait au Panthéon (…) Au même moment, je m’intéressais au personnage de Jean-Marie Le Pen, au fait que sa sépulture avait été détruite” (elle a été dégradée en janvier à La Trinité-sur-Mer, NDLR), a tenté de justifier le prévenu, qui s’est présenté comme “royaliste loyaliste”. “Comment les écoles de la République qui sont censées former des élites peuvent attirer dans leurs rangs des gens qui ont un tel projet criminel”, s’est demandé le président du tribunal judiciaire de Nanterre, Benjamin Deparis, qui présidait l’audience.Questionné longuement sur ses idées politiques, le prévenu s’est dit “séduit” par l’idéologie royaliste et a répondu à l’affirmative aux questions du procureur sur une éventuelle “décadence” de la société.Deux croix gammées avaient été retrouvées dans ses cahiers, qu’il avait expliqué en garde à vue comme un “esprit d’école” puis en audience comme de “l’humour noir”.L’air contrit, l’étudiant a cependant reconnu à plusieurs reprises avoir agi “avec froideur”, présenté ses excuses à la famille de M. Badinter et admis: “C’est vrai, ce que j’ai fait, c’était lâche”.Elisabeth Badinter, veuve de M. Badinter, n’était pas présente ou représentée à l’audience.- Carte du cimetière annotée -L’homme a été retrouvé grâce à l’étude d’images de vidéosurveillance, qui le montraient entrant et sortant du cimetière dans la nuit, et au bornage de son téléphone.L’enquête a permis d’établir qu’il s’était rendu quelques jours plus tôt au cimetière et avait chez lui un plan des lieux, où il avait annoté l’emplacement de la tombe de M. Badinter.”On parle de préméditation, pour autant il a hésité jusqu’au bout, la préméditation est là, la détermination n’y est pas”, a argué son avocate Me Fanny Ginsburg.Interpellé mardi matin, le jeune homme qui comparaît pour profanation de sépulture et dégradation du bien d’autrui est inconnu de la justice. Le jugement doit être rendu dans la soirée.  L’ancien ministre de la Justice Robert Badinter était entré au Panthéon le 9 octobre, quelques heures après la profanation de sa sépulture à Bagneux (Hauts-de-Seine).Le parquet avait immédiatement ouvert une enquête préliminaire, confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.Les mots “Eternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la REPUBLIQUE le (Robert Badinter, NDLR) sanctifient” avaient été tagués à la peinture bleue sur la pierre tombale de l’ancien ministre, décédé en février 2024 à l’âge de 95 ans.La tombe, qui n’a pas subi de dégât matériel, avait été rapidement nettoyée par les services de la ville de Paris.”Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire”, avait réagi Emmanuel Macron. “La République est toujours plus forte que la haine”, avait encore écrit le chef de l’Etat dans un message publié sur le réseau social X.