Le Rassemblement national a salué sobrement mercredi le choix “clair” de la “démocratie américaine” tandis que le reste de la classe politique – à l’exception de LFI – a appelé à un sursaut européen en réponse au retour de Donald Trump au pouvoir. “La démocratie américaine s’est clairement exprimée et les Américains se sont donné en toute liberté le président qu’ils ont choisi”, a réagi sur X Marine Le Pen. La triple candidate à la présidentielle qui, contrairement à 2016 et 2020, n’avait pas fait ouvertement campagne pour Donald Trump, s’est contentée d’adresser ses “voeux de succès” au futur président américain. De son côté, Jordan Bardella a adressé ses “félicitations à Donald Trump” tout en appelant “à repenser notre rapport à la puissance et à l’autonomie stratégique”. “Puisque Donald Trump nous invite à nous défendre par nous-mêmes, prenons-le au mot”, écrit-il.Plus enthousiaste, leur allié Eric Ciotti, qui était un des rares partisans au Parlement de Donald Trump, a salué sur X “une magnifique victoire du peuple américain contre un système”, y voyant “un chemin pour les droites en France comme en Europe”.Tout comme le fondateur de Reconquête! Eric Zemmour se réjouissant que les Américains aient fait “le choix de la civilisation contre le wokisme, la décroissance et la déconstruction de leur identité”.Dans le reste de la classe politique, qui ne soutenait pas Donald Trump, c’est la nécessité d’une Europe plus forte et plus autonome face aux Etats-Unis qui domine.”Nous devons nous préparer à nous armer économiquement et militairement pour relever les défis qui attendent désormais une Europe qui ne pourra plus s’en remettre automatiquement aux États-Unis”, a réagi ainsi la LR Valérie Pécresse.Dans la lignée des réactions gouvernementales, les macronistes, à l’image du vice-président de l’Assemblée Roland Lescure, ont estimé que l’Europe avait “un devoir de rassemblement et de réveil collectif”.Même appel à l’UE chez les socialistes.”Le moment n’est pas aux larmes. Il est à la réaction. Il n’est pas aux leçons de morale mais à l’affirmation d’un projet pour la France et l’Union européenne. L’Union européenne n’est pas le 51e Etat américain”, a commenté le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.L’élection de Trump “est l’un de ces moments de bascule qui façonnent l’histoire”, a réagi l’eurodéputé socialiste Raphaël Glucksmann pour qui “nous sommes désormais, en Europe, seuls face à notre destin”.Une analyse réfutée par LFI selon qui la défaite de Kamala Harris s’explique avant tout par un projet pas assez à gauche. “On ne bat pas l’extrême droite réactionnaire sans un projet alternatif clair. On ne mobilise pas le peuple sur une ligne néolibérale et sans ruptures sociales et géopolitiques”, a estimé Manuel Bompard, appelant à méditer ces leçons pour éviter de nouvelles gueules de bois électorales.Difficile cependant à gauche d’évacuer la désillusion générale.”Nos démocraties sont minées par les fakes news, la violence, les injures, la remise en cause permanente de l’État de droit. Donald Trump y prend toute sa part. Cette nouvelle élection restera tristement gravée dans nos mémoires”, a déploré la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.Résumant la consternation générale à gauche, la patronne des écologistes Marine Tondelier a souhaité “courage aux Américaines et aux Américains” et “courage à nous toutes et tous” face “à cet enfer qui se profile”.