Emmanuel Macron a “fermement” condamné vendredi les violences commises la veille à Amsterdam contre des supporters israéliens, des heurts “qui rappellent les heures les plus indignes de l’Histoire” et qui ont été vivement dénoncés par une grande partie de la classe politique française.”La France continuera de lutter contre l’odieux antisémitisme sans relâche”, a ajouté sur le réseau social X le président français, au lendemain des affrontements après un match de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv.L’antisémitisme, “cette abjection doit être combattue (…) sous toutes ses formes”, a réagi le Premier ministre Michel Barnier, le président du Sénat Gérard Larcher appelant à “sévèrement sanctionner (…) ce lynchage”.Cinq personnes ont été brièvement hospitalisées, selon la police néerlandaise, qui a procédé à 62 arrestations. Les forces de l’ordre ont dû “intervenir à plusieurs reprises, protéger les supporters israéliens et les escorter jusqu’à leurs hôtels”.Largement déployée avant le match, la police a également constaté des “violences” dès mercredi soir entre supporters “des deux côtés”, notamment la destruction d’un taxi par des partisans du Maccabi et l’incendie d’un drapeau palestinien.Et, si les supporters de ce club israélien ne sont pas particulièrement réputés violents, des images circulant vendredi sur les réseaux sociaux, présentées comme filmées à Amsterdam -dont l’AFP n’a pas encore pu vérifier l’origine- montrent ce qui semble être des dizaines de fans du club chantant en hébreu “Finir les Arabes ! On va gagner !” ou “Laissons Tsahal gagner pour finir les Arabes”.Dans d’autres vidéos, on voit des personnes mettre des ressortissants israéliens à terre et les frapper.Ces violences ont suscité l’indignation internationale, et Israël a envoyé des avions pour rapatrier les supporters du Maccabi.- France-Israël jeudi au Stade de France -L’ex-Premier ministre français, Gabriel Attal, a également commenté des “images effroyables”. “Un sursaut de tous est indispensable”, a ajouté le président du groupe macroniste à l’Assemblée nationale.Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR, a évoqué “un pogrom (…) dans les rues d’une capitale européenne”.L’extrême droite avait été parmi les premières à réagir, Marine Le Pen appelant à “se montrer implacable face à ce déchaînement de violence antisémite qui souille et déshonore l’Europe”. Son allié Éric Ciotti a lui pointé “le retour d’une +Nuit de cristal+”, qui doit “provoquer un électrochoc”. A gauche, le patron du PS, Olivier Faure a condamné des agressions que “rien ne saurait justifier”, dénonçant aussi “les actes et les propos racistes des supporters de Tel-Aviv”, mais se défendant néanmoins d'”établir (une) équivalence” entre les deux.”S’il y a eu des agressions (…), elles sont inacceptables”, a réagi le leader LFI Manuel Bompard, évoquant aussi des “provocations racistes” de la part de supporters israéliens.”Je lis: +Les supporters israéliens ont provoqué+, mais ça va pas de justifier la violence comme ça?”, s’est indignée la députée écologiste Sandrine Rousseau.Les heurts d’Amsterdam ont par ailleurs relancé les interrogations quant à la tenue du match de Ligue des nations qui doit opposer les Bleus à la sélection nationale israélienne le 14 novembre au Stade de France.Devant les demandes d’annulation de la rencontre, notamment formulée par M. Bompard, ou sa délocalisation -le député RN Julien Odoul a suggéré qu’elle se tienne en Corse-, le ministre de l’Intérieur a estimé vendredi que cela “reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisémitisme”.Bruno Retailleau a indiqué avoir au contraire demandé au préfet de police de “prendre les dispositions de sécurité nécessaires” pour le maintenir au Stade de France.