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Zelensky prêt à des échanges de territoires, signes de détente entre Washington et Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt mardi à “un échange” de territoires avec la Russie, dans le cadre d’éventuelles négociations de paix sous l’égide des Etats-Unis, qui ont vu un bon augure dans la libération d’un Américain par Moscou.Si le président américain Donald Trump parvient à amener l’Ukraine et la Russie à la table des négociations, “nous échangerons un territoire contre un autre”, a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian, tout en ajoutant qu’il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour.Le président ukrainien a estimé que l’Europe seule ne pourrait pas garantir la sécurité de son pays. “Les garanties de sécurité sans l’Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité”, a-t-il affirmé.M. Zelensky doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l’émissaire spécial américain sur l’Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.Donald Trump s’est engagé à mettre rapidement fin au “carnage” de la guerre en Ukraine, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d’aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.Le président américain a dit mardi espérer que la libération par la Russie d’un Américain condamné à 14 ans de prison pour possession de drogue marque le “début d’une relation” pour mettre fin à la guerre en Ukraine.- “Bonne direction” -“La Russie nous a très bien traités” dans ce dossier, s’est-il félicité.Marc Fogel, 63 ans, qui était détenu en Russie depuis 2021, a été libéré mardi et est rentré aux Etats-Unis en début de soirée, ramené par l’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.Dès son retour, il a été reçu par le président américain à la Maison Blanche. Revêtu d’un drapeau américain, l’enseignant de 63 ans, visiblement ému, a dit se sentir comme “l’homme le plus chanceux sur terre”, en remerciant Donald Trump et son équipe.Interrogé sur les termes de l’échange qui a permis cette libération par la Russie, M. Trump s’est borné à dire que celui-ci était “très équitable, très raisonnable”.”Quelqu’un d’autre sera libéré mercredi”, a-t-il assuré, assurant que ce sera quelqu’un de “très spécial”.L’échange “montre la bonne volonté des Russes” et “signale que nous allons dans la bonne direction pour mettre fin à la guerre terrible et violente en Ukraine”, a par ailleurs déclaré l’exécutif américain dans un communiqué.Marc Fogel, qui travaillait comme enseignant dans une école américaine à Moscou, avait été condamné en juin 2022 à quatorze ans de prison pour avoir importé du cannabis délivré sur ordonnance. Il avait assuré ignorer que la loi russe n’en reconnaissait pas l’usage à des fins médicales.Donald Trump a également annoncé la prochaine visite en Ukraine de son secrétaire au Trésor Scott Bessent pour y rencontrer le président Zelensky.La veille, il avait évoqué dans une interview l’hypothèse que l’Ukraine devienne “russe un jour”, exigeant au passage une compensation financière pour l’aide américaine apportée à Kiev jusqu’à présent.”Je veux récupérer” cet argent, a dit M. Trump, ajoutant avoir réclamé à Kiev l’équivalent de 500 milliards de dollars de minerais de métaux notamment utilisés dans l’électronique. – “Réalité” -Réagissant à ces déclarations qui brouillent encore plus les cartes quant à la position de la nouvelle administration, le Kremlin a salué cette reconnaissance d’une “réalité”.”Le fait qu’une part significative de l’Ukraine veuille devenir la Russie et soit déjà devenue la Russie, c’est une réalité”, a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en référence aux annexions de quatre régions ukrainiennes revendiquées — mais non intégralement contrôlées — par Moscou à l’automne 2022.Kiev redoute tout règlement du conflit qui ne comprendrait pas d’engagements militaires fermes — comme une adhésion à l’Otan ou le déploiement de troupes de maintien de la paix –, estimant qu’il ne ferait que permettre au Kremlin de préparer sa prochaine attaque.Le président russe Vladimir Poutine considère que des pourparlers ne pourront avoir lieu que si l’Ukraine dépose les armes, cède les territoires revendiqués par Moscou et renonce à rejoindre l’Otan. Kiev rejette ces conditions, qui constituent de facto une reddition.Sans certitude sur la pérennité de l’aide américaine, l’Ukraine voit depuis un an l’armée russe progresser sur son territoire, malgré de lourdes pertes, face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et manquant d’armements.L’Ukraine fait par ailleurs face à des frappes quotidiennes russes. Celles-ci ont encore fait un mort et trois blessés, dont une enfant de neuf ans, à Kiev dans la nuit de mardi à mercredi.burs-sst/lb/phs

Zelensky prêt à des échanges de territoires, signes de détente entre Washington et Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt mardi à “un échange” de territoires avec la Russie, dans le cadre d’éventuelles négociations de paix sous l’égide des Etats-Unis, qui ont vu un bon augure dans la libération d’un Américain par Moscou.Si le président américain Donald Trump parvient à amener l’Ukraine et la Russie à la table des négociations, “nous échangerons un territoire contre un autre”, a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian, tout en ajoutant qu’il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour.Le président ukrainien a estimé que l’Europe seule ne pourrait pas garantir la sécurité de son pays. “Les garanties de sécurité sans l’Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité”, a-t-il affirmé.M. Zelensky doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l’émissaire spécial américain sur l’Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.Donald Trump s’est engagé à mettre rapidement fin au “carnage” de la guerre en Ukraine, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d’aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.Le président américain a dit mardi espérer que la libération par la Russie d’un Américain condamné à 14 ans de prison pour possession de drogue marque le “début d’une relation” pour mettre fin à la guerre en Ukraine.- “Bonne direction” -“La Russie nous a très bien traités” dans ce dossier, s’est-il félicité.Marc Fogel, 63 ans, qui était détenu en Russie depuis 2021, a été libéré mardi et est rentré aux Etats-Unis en début de soirée, ramené par l’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.Dès son retour, il a été reçu par le président américain à la Maison Blanche. Revêtu d’un drapeau américain, l’enseignant de 63 ans, visiblement ému, a dit se sentir comme “l’homme le plus chanceux sur terre”, en remerciant Donald Trump et son équipe.Interrogé sur les termes de l’échange qui a permis cette libération par la Russie, M. Trump s’est borné à dire que celui-ci était “très équitable, très raisonnable”.”Quelqu’un d’autre sera libéré mercredi”, a-t-il assuré, assurant que ce sera quelqu’un de “très spécial”.L’échange “montre la bonne volonté des Russes” et “signale que nous allons dans la bonne direction pour mettre fin à la guerre terrible et violente en Ukraine”, a par ailleurs déclaré l’exécutif américain dans un communiqué.Marc Fogel, qui travaillait comme enseignant dans une école américaine à Moscou, avait été condamné en juin 2022 à quatorze ans de prison pour avoir importé du cannabis délivré sur ordonnance. Il avait assuré ignorer que la loi russe n’en reconnaissait pas l’usage à des fins médicales.Donald Trump a également annoncé la prochaine visite en Ukraine de son secrétaire au Trésor Scott Bessent pour y rencontrer le président Zelensky.La veille, il avait évoqué dans une interview l’hypothèse que l’Ukraine devienne “russe un jour”, exigeant au passage une compensation financière pour l’aide américaine apportée à Kiev jusqu’à présent.”Je veux récupérer” cet argent, a dit M. Trump, ajoutant avoir réclamé à Kiev l’équivalent de 500 milliards de dollars de minerais de métaux notamment utilisés dans l’électronique. – “Réalité” -Réagissant à ces déclarations qui brouillent encore plus les cartes quant à la position de la nouvelle administration, le Kremlin a salué cette reconnaissance d’une “réalité”.”Le fait qu’une part significative de l’Ukraine veuille devenir la Russie et soit déjà devenue la Russie, c’est une réalité”, a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en référence aux annexions de quatre régions ukrainiennes revendiquées — mais non intégralement contrôlées — par Moscou à l’automne 2022.Kiev redoute tout règlement du conflit qui ne comprendrait pas d’engagements militaires fermes — comme une adhésion à l’Otan ou le déploiement de troupes de maintien de la paix –, estimant qu’il ne ferait que permettre au Kremlin de préparer sa prochaine attaque.Le président russe Vladimir Poutine considère que des pourparlers ne pourront avoir lieu que si l’Ukraine dépose les armes, cède les territoires revendiqués par Moscou et renonce à rejoindre l’Otan. Kiev rejette ces conditions, qui constituent de facto une reddition.Sans certitude sur la pérennité de l’aide américaine, l’Ukraine voit depuis un an l’armée russe progresser sur son territoire, malgré de lourdes pertes, face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et manquant d’armements.L’Ukraine fait par ailleurs face à des frappes quotidiennes russes. Celles-ci ont encore fait un mort et trois blessés, dont une enfant de neuf ans, à Kiev dans la nuit de mardi à mercredi.burs-sst/lb/phs

Modi à Washington pour des retrouvailles avec Trump

Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui avait développé une relation de proximité avec Donald Trump sous son premier mandat, est attendu mercredi à Washington où il espère renouer la bonne entente avec le président américain dans un contexte de tensions mondiales sur le commerce.M. Modi, fort de la victoire du parti Bharatiya Janata (BJP), formation nationaliste hindoue qu’il dirige, lors d’un récent scrutin dans la province de Delhi, doit être reçu par le président américain jeudi à la Maison Blanche.Ce dernier n’a guère évoqué le géant indien depuis son entrée en fonction mi-janvier mais la visite de M. Modi aux Etats-Unis survient alors que le milliardaire républicain brandit l’arme des droits de douane à tout va, visant aussi bien des pays alliés que la Chine.Le Premier ministre indien arrivera dans la capitale américaine après avoir coprésidé un sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, aux côtés du président français Emmanuel Macron.La relation avec les Etats-Unis est l’un de “nos partenariats internationaux les plus solides de ces dernières années”, a déclaré à la presse avant cette visite le plus haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères, Vikram Misri.Dans un message publié sur X, le 20 janvier, le jour de l’investiture de Donald Trump, M. Modi s’était dit “impatient” de “travailler de nouveau en étroite collaboration” avec le nouveau président.Lors d’un échange quelques jours plus tard, Donald Trump, qui affiche sa volonté de rééquilibrer la balance commerciale des Etats-Unis, avait cependant insisté auprès de M. Modi pour qu’il établisse des liens commerciaux “équitables” entre les deux pays.- Renforcement du “Quad” -Le commerce et les droits de douane, les relations avec la Russie ou l’immigration apparaissent comme autant de sources de tensions bilatérales.Mais l’Inde a déjà donné des gages de bonne volonté.Delhi a par exemple accepté le rapatriement de 110 migrants expulsés par les Etats-Unis, à bord d’un avion militaire américain.L’Inde a “déjà pris des mesures positives pour établir un bon ton (…) et devancer la colère de Trump”, relève Lisa Curtis, du Centre pour une nouvelle sécurité américaine et ancienne responsable pour l’Asie du Sud du Conseil de sécurité nationale lors du premier mandat de M. Trump.Les deux dirigeants discuteront également du renforcement du groupe dit “Quad”, une alliance en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique, qui inclut également le Japon et l’Australie. L’Inde doit accueillir dans le courant de l’année les dirigeants de ce groupe, considéré comme un contrepoids au renforcement militaire de la Chine.Le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, avait été invité à la cérémonie d’investiture du président Trump.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, l’a également reçu pour une réunion de ses homologues du “Quad”, sa toute première réunion organisée le jour même de son entrée en fonction le 22 janvier, témoignant de l’importance accordée à ce format.La dernière visite de M. Modi aux Etats-Unis remonte à juin 2023 où il avait été reçu en grande pompe par le président d’alors, Joe Biden, avec tous les honneurs d’une visite d’Etat.Fait rare, M. Modi avait accepté de participer à une conférence de presse conjointe et répondu, visiblement malgré lui, à une question d’une journaliste sur les minorités religieuses en Inde.- Mise en scène -A grands renforts d’accolades, d’effusions et de compliments publics, Narendra Modi et Donald Trump ont mis en scène leur complicité pendant le premier mandat du milliardaire américain à la Maison Blanche, de 2017 à 2021.M. Modi lui avait rendu visite à deux reprises. Le dirigeant indien avait également accueilli un Donald Trump tout sourire pour une visite d’Etat en 2020 où il a pu participer à un grand rassemblement dans l’Etat natal de M. Modi, le Gujarat.M. Trump lui avait rendu la pareille en organisant un événement similaire à Houston, au Texas.Selon M. Misri, l’Inde et les Etats-Unis ont une “convergence évidente d’intérêts” dans des secteurs comme le commerce, l’investissement, la technologie, la coopération en matière de défense, ou la lutte contre le terrorisme et la sécurité de la région Asie-Pacifique.Lors d’un récent échange téléphonique avec le Premier ministre indien, Donald Trump a jugé qu’il était “important que l’Inde augmente ses achats d’équipement militaire américain”, selon la Maison Blanche.

Modi à Washington pour des retrouvailles avec Trump

Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui avait développé une relation de proximité avec Donald Trump sous son premier mandat, est attendu mercredi à Washington où il espère renouer la bonne entente avec le président américain dans un contexte de tensions mondiales sur le commerce.M. Modi, fort de la victoire du parti Bharatiya Janata (BJP), formation nationaliste hindoue qu’il dirige, lors d’un récent scrutin dans la province de Delhi, doit être reçu par le président américain jeudi à la Maison Blanche.Ce dernier n’a guère évoqué le géant indien depuis son entrée en fonction mi-janvier mais la visite de M. Modi aux Etats-Unis survient alors que le milliardaire républicain brandit l’arme des droits de douane à tout va, visant aussi bien des pays alliés que la Chine.Le Premier ministre indien arrivera dans la capitale américaine après avoir coprésidé un sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, aux côtés du président français Emmanuel Macron.La relation avec les Etats-Unis est l’un de “nos partenariats internationaux les plus solides de ces dernières années”, a déclaré à la presse avant cette visite le plus haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères, Vikram Misri.Dans un message publié sur X, le 20 janvier, le jour de l’investiture de Donald Trump, M. Modi s’était dit “impatient” de “travailler de nouveau en étroite collaboration” avec le nouveau président.Lors d’un échange quelques jours plus tard, Donald Trump, qui affiche sa volonté de rééquilibrer la balance commerciale des Etats-Unis, avait cependant insisté auprès de M. Modi pour qu’il établisse des liens commerciaux “équitables” entre les deux pays.- Renforcement du “Quad” -Le commerce et les droits de douane, les relations avec la Russie ou l’immigration apparaissent comme autant de sources de tensions bilatérales.Mais l’Inde a déjà donné des gages de bonne volonté.Delhi a par exemple accepté le rapatriement de 110 migrants expulsés par les Etats-Unis, à bord d’un avion militaire américain.L’Inde a “déjà pris des mesures positives pour établir un bon ton (…) et devancer la colère de Trump”, relève Lisa Curtis, du Centre pour une nouvelle sécurité américaine et ancienne responsable pour l’Asie du Sud du Conseil de sécurité nationale lors du premier mandat de M. Trump.Les deux dirigeants discuteront également du renforcement du groupe dit “Quad”, une alliance en matière de sécurité dans la région Asie-Pacifique, qui inclut également le Japon et l’Australie. L’Inde doit accueillir dans le courant de l’année les dirigeants de ce groupe, considéré comme un contrepoids au renforcement militaire de la Chine.Le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, avait été invité à la cérémonie d’investiture du président Trump.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, l’a également reçu pour une réunion de ses homologues du “Quad”, sa toute première réunion organisée le jour même de son entrée en fonction le 22 janvier, témoignant de l’importance accordée à ce format.La dernière visite de M. Modi aux Etats-Unis remonte à juin 2023 où il avait été reçu en grande pompe par le président d’alors, Joe Biden, avec tous les honneurs d’une visite d’Etat.Fait rare, M. Modi avait accepté de participer à une conférence de presse conjointe et répondu, visiblement malgré lui, à une question d’une journaliste sur les minorités religieuses en Inde.- Mise en scène -A grands renforts d’accolades, d’effusions et de compliments publics, Narendra Modi et Donald Trump ont mis en scène leur complicité pendant le premier mandat du milliardaire américain à la Maison Blanche, de 2017 à 2021.M. Modi lui avait rendu visite à deux reprises. Le dirigeant indien avait également accueilli un Donald Trump tout sourire pour une visite d’Etat en 2020 où il a pu participer à un grand rassemblement dans l’Etat natal de M. Modi, le Gujarat.M. Trump lui avait rendu la pareille en organisant un événement similaire à Houston, au Texas.Selon M. Misri, l’Inde et les Etats-Unis ont une “convergence évidente d’intérêts” dans des secteurs comme le commerce, l’investissement, la technologie, la coopération en matière de défense, ou la lutte contre le terrorisme et la sécurité de la région Asie-Pacifique.Lors d’un récent échange téléphonique avec le Premier ministre indien, Donald Trump a jugé qu’il était “important que l’Inde augmente ses achats d’équipement militaire américain”, selon la Maison Blanche.

La dette du Pérou envers les milliers de femmes stérilisées de force

Florentina Loayza avait 19 ans, un bébé de quelques mois et parlait à peine espagnol lorsqu’elle a été stérilisée de force. Trente ans plus tard, comme des milliers d’autres Péruviennes, elle continue de réclamer justice.Dans les années 1990, le pays était en proie à un violent conflit interne entre les sanglantes guérillas d’extrême gauche et …

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La dette du Pérou envers les milliers de femmes stérilisées de force

Florentina Loayza avait 19 ans, un bébé de quelques mois et parlait à peine espagnol lorsqu’elle a été stérilisée de force. Trente ans plus tard, comme des milliers d’autres Péruviennes, elle continue de réclamer justice.Dans les années 1990, le pays était en proie à un violent conflit interne entre les sanglantes guérillas d’extrême gauche et le gouvernement d’Alberto Fujimori (1990-2000), décédé en 2024 après avoir passé 16 ans en prison pour violations des droits humains, avant d’être gracié.A cette époque, à travers le pays, des femmes pauvres et sans diplôme, pour beaucoup des indigènes quechuas, étaient stérilisées de force.En octobre 2024, le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (Cedaw) a dénoncé une pratique “systémique” ayant affecté “300.000 femmes”, estimant que ces actes pourraient “constituer un crime contre l’humanité”. Il a exhorté le Pérou à indemniser les victimes et leur garantir un suivi psychologique.L’objectif était d’empêcher “que les femmes les plus pauvres se reproduisent”, rappelle auprès de l’AFP Leticia Bonifaz, membre du Cedaw jusqu’en 2024. Le cas de ces femmes représente la plus grande affaire de stérilisations forcées jamais documentée en Amérique latine, souligne-t-elle.- “A l’intérieur, on dépérit ” -A 46 ans, Florentina Loayza, le visage fermé sous son chapeau, milite avec détermination pour sa cause. Récemment, devant le ministère de la Justice, elle a réclamé au côté d’une poignée d’autres femmes “des réparations complètes”.En 1997, elle vivait dans une communauté rurale perchée à 3.500 mètres d’altitude, dans la région d’Huancavelica, dans le sud-est du Pérou. Un jour, on lui annonce que l’Etat distribue des “provisions” dans un centre de santé. Sans se douter de ce qui l’attend, elle décide de s’y rendre. Elle est alors “entassée comme du bétail” avec d’autres femmes dans un camion.Sur place, “les infirmières nous ont injecté un sérum. Ensuite, je ne me souviens plus de rien”, raconte-t-elle. A son réveil, on lui annonce qu’elle ne pourra plus avoir d’enfants. Sa communauté et son partenaire ne croient pas que l’opération a été réalisée à son insu. On lui dit qu’elle s’est faite stériliser “car elle voulait être avec plusieurs hommes”. Le père de son enfant l’abandonne. Elle migre alors à Lima, où elle survit en faisant des ménages, malgré les intenses douleurs qu’elle dit toujours ressentir. Le gouvernement d’Alberto Fujimori a toujours qualifié de “fausses” ces accusations. Cependant, en 2023, la justice péruvienne a reconnu que les “stérilisations involontaires” faisaient partie d’une “politique publique”.Elle ordonne alors à l’Etat d’indemniser les victimes et de leur garantir un accès à la santé, une décision qui n’a pour l’heure pas été respectée.A ce jour, plus de 7.000 femmes figurent sur le registre mis en place par l’Etat pour recenser les victimes. Seuls 3.000 cas font cependant l’objet d’une enquête préliminaire, et aucune condamnation n’a encore été prononcée, selon le parquet. “Ils ont brisé ma vie”, se désole Mme Loayza. En plus d’une indemnisation, elle aimerait que l’Etat reconnaisse ses problèmes de santé. “De dehors, on a l’air d’aller bien, mais à l’intérieur, on dépérit”, sanglote-t-elle.- “Je me sentais coupable” -Dans la maison qu’elle partage avec ses quatre enfants, dans la banlieue de Lima, Maria Elena Carbajal, 55 ans, montre l’unique photo gardée de sa dernière grossesse, avant d’être stérilisée de force à l’âge de 26 ans.Après avoir accouché à l’hôpital public, les médecins lui ont dit que pour voir son nouveau-né, elle devait se soumettre à une “ligature des trompes”, lui reprochant d'”avoir beaucoup d’enfants”. Terrorisée, elle accepte.Elle est encore à l’hôpital, son enfant dans les bras, quand elle raconte à son mari ce qu’elle vient de vivre. Mais lui aussi refuse de croire que l’opération a été réalisée contre sa volonté: “Je me sentais coupable de ce qui s’était passé”.La jeune femme se retrouve alors seule avec ses quatre enfants, et, pendant des années, doit suivre un traitement pour un déficit hormonal causé par la stérilisation.Maria Esther Mogollon, membre d’une association qui réunit quelque 3.000 victimes au niveau national, déplore, elle, le “silence (…) de l’Etat, qui n’a jamais demandé pardon à ces femmes”.

Macron et Modi à Marseille pour vanter le partenariat franco-indien

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi sont mercredi à Marseille pour y vanter le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Après l’inauguration du nouveau consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de là.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu’ils entendent lancer dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR).Le programme a été écourté par rapport à sa version initiale: l’hommage aux soldats indiens morts en France pendant la première Guerre mondiale, envisagé au cimetière marseillais de Mazargues, ainsi qu’une séquence au port de la cité phocéenne ont été annulés.Pour autant, les deux dirigeants “travailleront également sur les questions commerciales, notamment dans le cadre du développement du corridor Imec entre l’Europe et l’Inde, et la montée en puissance des échanges”, selon l’Elysée.Ce corridor passant par le Moyen-Orient est “un catalyseur formidable”, a dit mardi Emmanuel Macron en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, “nous allons mobiliser des projets concrets et des investissements”. Son entourage avait évoqué la semaine dernière des projets dans les secteurs portuaire et énergétique.Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cœur”, Emmanuel Macron soigne une nouvelle fois sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.Mardi soir, les deux hommes ont dîné dans un restaurant de Cassis, sur la Méditerranée, après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris. – “Intimité particulière” -“L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière qui est que nous respectons, nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique, nous voulons travailler avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée.”On veut être indépendants”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’envolera à la mi-journée pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.