Shares surge after US and S. Korean leaders become Oval Office pen pals

Shares in a South Korean penmaker surged on Tuesday, an unexpected outcome from the first summit between US President Donald Trump and his counterpart Lee Jae Myung in Washington.Lee signed a guest book before entering the Oval Office for talks with Trump and the handcrafted wooden fountain pen he used caught the US leader’s eye.”Is that your pen? It’s a nice pen. Do you want to take it with you?” Trump said, drawing laughter in the room.”You know, I like it. The writing is beautiful, the thickness. Grab that pen for me,” he said with a smile, adding that he was not fond of ballpoints.Lee replied that he would gift it to Trump, calling it an “honour” and saying it would be “useful in your complicated signature”.Trump said he would not use it but instead “keep it in a very important place”.The US president is known for the bold, thick strokes of his signature, often filling a page with its sharp peaks and heavy lines.The exchange sent shares of South Korean penmaker Monami soaring on Tuesday, even though it did not make the pen used at the White House.Shares in the company, a household name that has produced pens for more than 60 years, closed up nearly 30 percent, simply on misguided speculation that it had made Lee’s pen.Zenyle, a domestic brand specialising in handcrafted pens, confirmed that it had made the pen used by Lee and coveted by Trump.”It was a custom-made pen and is not available for sale, nor do we have any plans to make it so,” Zenyle said on its website, adding that it had received “overwhelming orders” after Trump’s compliment.

Sri Lanka’s jailed ex-president granted bail

Sri Lanka’s former president Ranil Wickremesinghe was granted bail on Tuesday, four days after his arrest on the charge of misusing state funds for an overseas visit.The ex-leader, 76, was arrested on Friday accused of spending $55,000 in government funds on a 2023 stopover in Britain while returning from attending the G77 summit in Havana and the UN General Assembly in New York.The Colombo Fort Magistrate Nilupuli Lankapura ordered Wickremesinghe’s release on a five-million-rupee ($16,600) bond after a lengthy hearing held under tight security, including elite troops.A few hundred protesters had gathered outside the court earlier in the day in support of Wickremesinghe, and were met by riot police who held back the crowd.After being remanded in custody on Friday, the former leader was rushed to a prison hospital and then the country’s main state-run hospital suffering from dehydration, but hospital officials said his condition was stable. Wickremesinghe joined Tuesday’s bail hearing via video link from his bed at the National Hospital of Colombo, where he is being treated under armed guard.The judge ordered his next hearing for October 29.His arrest came as part of his successor Anura Kumara Dissanayake’s campaign against endemic corruption on the island nation, which is still emerging from its worst economic crisis in 2022.Three former Sri Lankan presidents expressed solidarity with Wickremesinghe on Sunday and condemned his incarceration as a “calculated assault” on democracy.Wickremesinghe’s United National Party (UNP) said it believed he was being prosecuted out of fear that he could mount a political comeback.He lost the presidential election in September to Dissanayake, but has remained politically active despite holding no elected office.He has maintained that his wife’s travel expenses in Britain were met by her personally and that no state funds were used for the visit.Wickremesinghe became president in July 2022 after then-leader Gotabaya Rajapaksa stepped down following months of street protests fuelled by the economic crisis.

L’Australie expulse l’ambassadeur d’Iran en raison d’attaques antisémites

Le gouvernement australien a annoncé mardi expulser l’ambassadeur d’Iran à Canberra, accusant le pays d’être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, une première en Australie depuis la Seconde Guerre mondiale. Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son propre ambassadeur.Les services de renseignement du pays sont parvenus à la “conclusion profondément troublante” selon laquelle l’Iran aurait orchestré au moins deux attaques antisémites fin 2024, a déclaré le Premier ministre australien Anthony Albanese, lors d’une conférence de presse.L’Iran a rejeté ces accusations et averti qu’il prendrait des mesures de rétorsion.”L’accusation qui a été portée est catégoriquement rejetée”, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Esmaeil Baqaei, ajoutant que “toute mesure inappropriée et injustifiée au niveau diplomatique entraînera une rétorsion”. Les autorités australiennes ont déclaré “persona non grata” l’ambassadeur Ahmad Sadeghi, et lui ont donné, ainsi qu’à trois autres diplomates iraniens, sept jours pour quitter le pays, a précisé de son côté la ministre des Affaires étrangères Penny Wong.En dépit de la suspension des activités de son ambassade à Téhéran, l’Australie n’entend pas cesser complètement ses relations diplomatiques avec l’Iran, afin de défendre les intérêts de ses citoyens, a assuré Mme Wong.Mais la ministre a indiqué que la capacité de Canberra à fournir une assistance consulaire était désormais “extrêmement limitée”.”Je sais que de nombreux Australiens ont des liens familiaux en Iran, mais j’exhorte tous ceux qui envisageraient de s’y rendre à ne pas le faire”, a-t-elle expliqué.- Aucun blessé -L’Australie dispose d’une ambassade à Téhéran depuis 1968. Elle déconseille à ses ressortissants de se rendre en Iran depuis 2020.M. Albanese a affirmé que l’Iran était à l’origine de l’incendie d’un café casher dans le quartier de Bondi, près de Sydney, en octobre 2024, et de la synagogue Adass Israel de Melbourne en décembre 2024, disant s’appuyer sur les conclusions des services de renseignement.Aucun blessé n’avait été signalé lors de ces deux incendies.Le directeur de l’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO), Mike Burgess, a déclaré qu’une enquête “minutieuse” des services de renseignement avait mis au jour des liens entre les attaques antisémites et les Gardiens de la révolution.Il soutient que l’armée idéologique de la République islamique a utilisé un réseau complexe d’intermédiaires pour dissimuler son rôle.Mais l’ambassade et ses diplomates ne seraient pas impliqués, d’après le directeur de l’ASIO.- Organisation terroriste -Les services australiens n’excluent pas que l’Iran soit à l’origine d’autres attaques antisémites perpétrées dans le pays.Lors d’une conférence de presse plus tôt cet été, M. Burgess avait mentionné l’Iran comme un pays qui tenterait activement de voler des informations classifiées.La communauté juive pourrait trouver un certain réconfort dans l’avancée de cette enquête, selon Daniel Aghion, président du Conseil exécutif des Juifs australiens.”Cependant, nous resterons très inquiets d’avoir été pris pour cible de manière aussi cruelle et calculée (…), simplement en raison de notre identité”, a-t-il confié.L’Australie va légiférer pour inscrire les Gardiens de la révolution sur sa liste des organisations terroristes, selon Anthony Albanese.Une décision saluée par l’ambassade d’Israël à Canberra. “C’est une mesure que nous préconisons depuis longtemps”, a-t-elle réagi dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.”Le régime iranien ne menace pas seulement les Juifs ou Israël, il met en danger l’ensemble du monde libre, y compris l’Australie. Il s’agit d’une mesure forte et importante” a-t-elle ajouté.

L’Australie expulse l’ambassadeur d’Iran en raison d’attaques antisémites

Le gouvernement australien a annoncé mardi expulser l’ambassadeur d’Iran à Canberra, accusant le pays d’être impliqué dans des attaques antisémites à Melbourne et à Sydney, une première en Australie depuis la Seconde Guerre mondiale. Canberra a également suspendu les activités de son ambassade à Téhéran, et rappelé son propre ambassadeur.Les services de renseignement du pays sont parvenus à la “conclusion profondément troublante” selon laquelle l’Iran aurait orchestré au moins deux attaques antisémites fin 2024, a déclaré le Premier ministre australien Anthony Albanese, lors d’une conférence de presse.L’Iran a rejeté ces accusations et averti qu’il prendrait des mesures de rétorsion.”L’accusation qui a été portée est catégoriquement rejetée”, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Esmaeil Baqaei, ajoutant que “toute mesure inappropriée et injustifiée au niveau diplomatique entraînera une rétorsion”. Les autorités australiennes ont déclaré “persona non grata” l’ambassadeur Ahmad Sadeghi, et lui ont donné, ainsi qu’à trois autres diplomates iraniens, sept jours pour quitter le pays, a précisé de son côté la ministre des Affaires étrangères Penny Wong.En dépit de la suspension des activités de son ambassade à Téhéran, l’Australie n’entend pas cesser complètement ses relations diplomatiques avec l’Iran, afin de défendre les intérêts de ses citoyens, a assuré Mme Wong.Mais la ministre a indiqué que la capacité de Canberra à fournir une assistance consulaire était désormais “extrêmement limitée”.”Je sais que de nombreux Australiens ont des liens familiaux en Iran, mais j’exhorte tous ceux qui envisageraient de s’y rendre à ne pas le faire”, a-t-elle expliqué.- Aucun blessé -L’Australie dispose d’une ambassade à Téhéran depuis 1968. Elle déconseille à ses ressortissants de se rendre en Iran depuis 2020.M. Albanese a affirmé que l’Iran était à l’origine de l’incendie d’un café casher dans le quartier de Bondi, près de Sydney, en octobre 2024, et de la synagogue Adass Israel de Melbourne en décembre 2024, disant s’appuyer sur les conclusions des services de renseignement.Aucun blessé n’avait été signalé lors de ces deux incendies.Le directeur de l’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO), Mike Burgess, a déclaré qu’une enquête “minutieuse” des services de renseignement avait mis au jour des liens entre les attaques antisémites et les Gardiens de la révolution.Il soutient que l’armée idéologique de la République islamique a utilisé un réseau complexe d’intermédiaires pour dissimuler son rôle.Mais l’ambassade et ses diplomates ne seraient pas impliqués, d’après le directeur de l’ASIO.- Organisation terroriste -Les services australiens n’excluent pas que l’Iran soit à l’origine d’autres attaques antisémites perpétrées dans le pays.Lors d’une conférence de presse plus tôt cet été, M. Burgess avait mentionné l’Iran comme un pays qui tenterait activement de voler des informations classifiées.La communauté juive pourrait trouver un certain réconfort dans l’avancée de cette enquête, selon Daniel Aghion, président du Conseil exécutif des Juifs australiens.”Cependant, nous resterons très inquiets d’avoir été pris pour cible de manière aussi cruelle et calculée (…), simplement en raison de notre identité”, a-t-il confié.L’Australie va légiférer pour inscrire les Gardiens de la révolution sur sa liste des organisations terroristes, selon Anthony Albanese.Une décision saluée par l’ambassade d’Israël à Canberra. “C’est une mesure que nous préconisons depuis longtemps”, a-t-elle réagi dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.”Le régime iranien ne menace pas seulement les Juifs ou Israël, il met en danger l’ensemble du monde libre, y compris l’Australie. Il s’agit d’une mesure forte et importante” a-t-elle ajouté.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans les mythiques marais d’Irak, l’errance des éleveurs de buffles privés d’eau

Comme son père avant lui, Watheq Abbas fait paître depuis 15 ans ses buffles dans les marais du sud de l’Irak. Mais la sécheresse, qui décime les troupeaux, menace désormais un mode de vie plurimillénaire, hérité de l’antique Mésopotamie.”Il n’y a plus d’eau, les marais sont morts”, assène l’homme de 27 ans en djellaba noire, dans les marais de Chibayich.”Avant, la sécheresse durait un an ou deux, l’eau revenait, les marais revivaient. Là, nous sommes sans eau depuis cinq ans”, dit-il à l’AFP.Dans ces marais classés au patrimoine mondial de l’Unesco, qui ont abrité selon la légende le jardin d’Eden biblique, les marécages autrefois couverts de roseaux élancés ne sont plus qu’un désert craquelé.Cette année figure parmi les plus sèches depuis 1933 en Irak, où, l’été, le thermomètre dépasse souvent les 50°C. Et les dizaines de milliers d’habitants des marais assistent impuissants à la lente disparition de leur gagne-pain: élevage, chasse, pêche.Ici ou là, des canaux d’eau subsistent. Les autorités les ont approfondis pour que les buffles s’y rafraîchissent. C’est là que Watheq Abbas conduit ses 25 bêtes.Depuis des années, il déplace son cheptel au gré de l’eau disponible, à Chibayich ou dans la province voisine de Missane.Il y a quelques jours, l’un de ses buffles est mort après avoir bu une eau stagnante et salée. “Ça l’a empoisonné”, confie l’éleveur, qui en a déjà perdu sept l’an dernier.- “Bataille pour l’eau” -Derrière la sécheresse, le changement climatique avec une chute des précipitations et une hausse des températures qui accentue l’évaporation. Mais surtout, les barrages construits en amont, en Turquie et en Iran, ont drastiquement réduit le débit des fleuves Tigre et Euphrate.Bagdad doit arbitrer les usages: fournir l’eau potable à 46 millions d’Irakiens et couvrir leurs besoins agricoles. Les marais, eux, sont les derniers servis.”Il y a une bataille pour l’eau au sein du pays”, résume l’écologiste Jassem al-Assadi.Déplorant le “manque d’équité dans la répartition” des réserves, il fustige les usages agricoles et une méthode d’irrigation ancestrale consistant à inonder les champs, jugée synonyme de gaspillage.Il y a deux décennies, il faisait partie des militants et ingénieurs mobilisés pour ressusciter 5.600 km2 de marais –un pan des zones asséchées dans les années 1990 par Saddam Hussein, pour en chasser des insurgés chiites qui s’y réfugiaient.Aujourd’hui, seuls 800 kilomètres carrés de zones marécageuses sont immergées, selon lui, poussant les habitants à l’exode.”Nous allons perdre une culture locale qui remonte aux Sumériens et aux Akkadiens” de la Mésopotamie antique, déplore-t-il.La menace pèse sur la riche biodiversité: tortues, l’insaisissable loutre de “Maxwell” à pelage lisse, et des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs passant l’hiver dans les marais.”Nous avions 48 espèces de poissons, il en reste quatre. Et sur 142 espèces d’oiseaux sauvages, nous sommes tombés à 22″, constate le vétérinaire Wissam al-Assadi.- “Risque d’extinction” -Avec une ONG française, il soigne les buffles victimes de la canicule. L’été, pour éviter l’épuisement thermique, l’animal devrait être immergé 14 heures par jour et boire des dizaines de litres d’eau.Mais “avec un débit réduit, l’eau ne se renouvelle pas, les taux de salinité et de polluants augmentent”, regrette-t-il.”Les bêtes qui pesaient 600 kilos font 400 ou 300 kilos, leur système immunitaire s’affaiblit, les maladies augmentent.”Quant au lait utilisé pour fabriquer du fromage et surtout le geymar, crème épaisse prisée au petit-déjeuner, sa production a parfois été divisée par trois en raison de l’état des bêtes.En juillet, un rapport onusien soulignait “le risque d’extinction” pesant sur les buffles “sans mesures de préservation urgentes”. L’espèce est déjà passée de 309.000 têtes en 1974 à 40.000 en 2000 “en raison des pénuries d’eau”.Cela fait deux ans que Touwayeh Faraj, visage buriné encadré par un keffieh, s’est installé à Hassja. Dans son hameau de Chibayich, des maisons borgnes en béton nu côtoient d’autres en terre sèche.Dans chaque enclos, des buffles et leurs petits.Il raconte trois décennies d’errance à la recherche de l’eau “pour faire vivre le bétail: car si le bétail est en vie, nous le sommes aussi.””Nous n’avons rien d’autre: ni salaire, ni emplois, ni soutien de l’Etat”, lance le quinquagénaire.Il lui reste 30 buffles, contre 120 lorsqu’il a commencé. Une à une, il a vendu ses bêtes pour payer le fourrage du bétail restant.Eleveur “de père en fils”, il est peut-être le dernier de sa lignée. Sur ses 16 enfants, l’aîné travaille pour une compagnie pétrolière chinoise, un autre conduit un minibus.

Dans les mythiques marais d’Irak, l’errance des éleveurs de buffles privés d’eau

Comme son père avant lui, Watheq Abbas fait paître depuis 15 ans ses buffles dans les marais du sud de l’Irak. Mais la sécheresse, qui décime les troupeaux, menace désormais un mode de vie plurimillénaire, hérité de l’antique Mésopotamie.”Il n’y a plus d’eau, les marais sont morts”, assène l’homme de 27 ans en djellaba noire, dans les marais de Chibayich.”Avant, la sécheresse durait un an ou deux, l’eau revenait, les marais revivaient. Là, nous sommes sans eau depuis cinq ans”, dit-il à l’AFP.Dans ces marais classés au patrimoine mondial de l’Unesco, qui ont abrité selon la légende le jardin d’Eden biblique, les marécages autrefois couverts de roseaux élancés ne sont plus qu’un désert craquelé.Cette année figure parmi les plus sèches depuis 1933 en Irak, où, l’été, le thermomètre dépasse souvent les 50°C. Et les dizaines de milliers d’habitants des marais assistent impuissants à la lente disparition de leur gagne-pain: élevage, chasse, pêche.Ici ou là, des canaux d’eau subsistent. Les autorités les ont approfondis pour que les buffles s’y rafraîchissent. C’est là que Watheq Abbas conduit ses 25 bêtes.Depuis des années, il déplace son cheptel au gré de l’eau disponible, à Chibayich ou dans la province voisine de Missane.Il y a quelques jours, l’un de ses buffles est mort après avoir bu une eau stagnante et salée. “Ça l’a empoisonné”, confie l’éleveur, qui en a déjà perdu sept l’an dernier.- “Bataille pour l’eau” -Derrière la sécheresse, le changement climatique avec une chute des précipitations et une hausse des températures qui accentue l’évaporation. Mais surtout, les barrages construits en amont, en Turquie et en Iran, ont drastiquement réduit le débit des fleuves Tigre et Euphrate.Bagdad doit arbitrer les usages: fournir l’eau potable à 46 millions d’Irakiens et couvrir leurs besoins agricoles. Les marais, eux, sont les derniers servis.”Il y a une bataille pour l’eau au sein du pays”, résume l’écologiste Jassem al-Assadi.Déplorant le “manque d’équité dans la répartition” des réserves, il fustige les usages agricoles et une méthode d’irrigation ancestrale consistant à inonder les champs, jugée synonyme de gaspillage.Il y a deux décennies, il faisait partie des militants et ingénieurs mobilisés pour ressusciter 5.600 km2 de marais –un pan des zones asséchées dans les années 1990 par Saddam Hussein, pour en chasser des insurgés chiites qui s’y réfugiaient.Aujourd’hui, seuls 800 kilomètres carrés de zones marécageuses sont immergées, selon lui, poussant les habitants à l’exode.”Nous allons perdre une culture locale qui remonte aux Sumériens et aux Akkadiens” de la Mésopotamie antique, déplore-t-il.La menace pèse sur la riche biodiversité: tortues, l’insaisissable loutre de “Maxwell” à pelage lisse, et des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs passant l’hiver dans les marais.”Nous avions 48 espèces de poissons, il en reste quatre. Et sur 142 espèces d’oiseaux sauvages, nous sommes tombés à 22″, constate le vétérinaire Wissam al-Assadi.- “Risque d’extinction” -Avec une ONG française, il soigne les buffles victimes de la canicule. L’été, pour éviter l’épuisement thermique, l’animal devrait être immergé 14 heures par jour et boire des dizaines de litres d’eau.Mais “avec un débit réduit, l’eau ne se renouvelle pas, les taux de salinité et de polluants augmentent”, regrette-t-il.”Les bêtes qui pesaient 600 kilos font 400 ou 300 kilos, leur système immunitaire s’affaiblit, les maladies augmentent.”Quant au lait utilisé pour fabriquer du fromage et surtout le geymar, crème épaisse prisée au petit-déjeuner, sa production a parfois été divisée par trois en raison de l’état des bêtes.En juillet, un rapport onusien soulignait “le risque d’extinction” pesant sur les buffles “sans mesures de préservation urgentes”. L’espèce est déjà passée de 309.000 têtes en 1974 à 40.000 en 2000 “en raison des pénuries d’eau”.Cela fait deux ans que Touwayeh Faraj, visage buriné encadré par un keffieh, s’est installé à Hassja. Dans son hameau de Chibayich, des maisons borgnes en béton nu côtoient d’autres en terre sèche.Dans chaque enclos, des buffles et leurs petits.Il raconte trois décennies d’errance à la recherche de l’eau “pour faire vivre le bétail: car si le bétail est en vie, nous le sommes aussi.””Nous n’avons rien d’autre: ni salaire, ni emplois, ni soutien de l’Etat”, lance le quinquagénaire.Il lui reste 30 buffles, contre 120 lorsqu’il a commencé. Une à une, il a vendu ses bêtes pour payer le fourrage du bétail restant.Eleveur “de père en fils”, il est peut-être le dernier de sa lignée. Sur ses 16 enfants, l’aîné travaille pour une compagnie pétrolière chinoise, un autre conduit un minibus.