Dette: Bayrou présente un sombre “diagnostic” aux Français mais reste discret sur ses remèdes

Comment redresser les comptes publics ? A défaut de résoudre l’équation immédiatement, François Bayrou a voulu de nouveau alerter les Français sur le “piège” de la dette qui menace “la survie de notre pays” et promis des réponses d’ici le 14 juillet en écartant déjà la piste d’augmentation des impôts.”Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un “Comité d’alerte du budget” qui a réuni – sans lui – plusieurs membres de son gouvernement avec des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. Graphiques à l’appui, le chef du gouvernement a énuméré les faiblesses de la France qui “manque de moyens” pour financer ses priorités parce “qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez” par rapport à ses voisins, notamment en raison d’un taux d’emploi plus faible chez les jeunes et les seniors.Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – qui devient “un piège dangereux, potentiellement irréversible”, selon le Premier ministre. – “explosion assurée” -“Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge” qui pourrait “atteindre 100 milliards d’euros en 2029”, a-t-il prévenu.  “Si les taux d’intérêt explosent, alors c’est l’explosion assurée” à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.Après avoir fait ce “diagnostic” d’une “situation intolérable”, et annoncé “un effort de quelque 3 milliards supplémentaires” en 2026 pour la défense face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, François Bayrou n’a pas détaillé de réponses concrètes à ce stade. Il a simplement annoncé que les “grandes orientations” et les “grands choix” du prochain budget seront proposés avant le 14 juillet, en amont des débats budgétaires au Parlement début octobre.”Ce calendrier va permettre de rassembler toutes les contributions pendant quelques semaines autour des choix que nous allons devoir faire”, a-t-il expliqué, en ajoutant que cela passera par “la refondation de l’action publique” via “une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations”.Dans un contexte de ralentissement de la croissance pour 2025, rabotée à 0,7% dans les prévisions du gouvernement, après 1,1% en 2024, le Premier ministre n’a pas chiffré le volume d’économies à réaliser.A ses côtés, le ministre de l’Economie Eric Lombard avait évoqué dimanche “un effort” de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026. Il a précisé mardi viser une réduction de 6% des dépenses en cinq ans.Sur quels leviers agir ? “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités locales, a indiqué M. Lombard. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment évoqué une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie. Côté recettes, M. Bayrou a exclu “d’augmenter les prélèvements” car c’est “intenable”.”Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui en souffrirait”, a-t-il dit. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a renchéri M. Lombard.- ‘opération de communication’ -Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entendait mardi amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Mais ce gouvernement tiendra-t-il jusqu’à la présentation du budget 2026 alors que La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer ? “La conférence de presse du Premier ministre n’est pas à la hauteur de la grave crise des finances publiques”, a réagi Marine Le Pen, prévenant que le RN “ne laissera pas passer des mesures contre les Français alors qu’il existe tant de gabegies”.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.Invité au comité d’alerte comme président de la commission des Finances de l’Assemblée, Eric Coquerel (LFI) a eu “l’impression d’être figurant d’une opération de communication”.Même vocabulaire chez la leader de la CGT, Sophie Binet, pour qui le Premier ministre n’a apporté “aucune réponse” à ses “interrogations” et “interpellations”. De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a déploré “une vision comptable” du gouvernement, estimant qu'”on ne fait pas un budget uniquement avec un tableur Excel”. bur-bpa-far/hr/dch   

Dette: Bayrou présente un sombre “diagnostic” aux Français mais reste discret sur ses remèdes

Comment redresser les comptes publics ? A défaut de résoudre l’équation immédiatement, François Bayrou a voulu de nouveau alerter les Français sur le “piège” de la dette qui menace “la survie de notre pays” et promis des réponses d’ici le 14 juillet en écartant déjà la piste d’augmentation des impôts.”Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un “Comité d’alerte du budget” qui a réuni – sans lui – plusieurs membres de son gouvernement avec des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. Graphiques à l’appui, le chef du gouvernement a énuméré les faiblesses de la France qui “manque de moyens” pour financer ses priorités parce “qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez” par rapport à ses voisins, notamment en raison d’un taux d’emploi plus faible chez les jeunes et les seniors.Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – qui devient “un piège dangereux, potentiellement irréversible”, selon le Premier ministre. – “explosion assurée” -“Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge” qui pourrait “atteindre 100 milliards d’euros en 2029”, a-t-il prévenu.  “Si les taux d’intérêt explosent, alors c’est l’explosion assurée” à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.Après avoir fait ce “diagnostic” d’une “situation intolérable”, et annoncé “un effort de quelque 3 milliards supplémentaires” en 2026 pour la défense face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, François Bayrou n’a pas détaillé de réponses concrètes à ce stade. Il a simplement annoncé que les “grandes orientations” et les “grands choix” du prochain budget seront proposés avant le 14 juillet, en amont des débats budgétaires au Parlement début octobre.”Ce calendrier va permettre de rassembler toutes les contributions pendant quelques semaines autour des choix que nous allons devoir faire”, a-t-il expliqué, en ajoutant que cela passera par “la refondation de l’action publique” via “une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations”.Dans un contexte de ralentissement de la croissance pour 2025, rabotée à 0,7% dans les prévisions du gouvernement, après 1,1% en 2024, le Premier ministre n’a pas chiffré le volume d’économies à réaliser.A ses côtés, le ministre de l’Economie Eric Lombard avait évoqué dimanche “un effort” de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026. Il a précisé mardi viser une réduction de 6% des dépenses en cinq ans.Sur quels leviers agir ? “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités locales, a indiqué M. Lombard. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment évoqué une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie. Côté recettes, M. Bayrou a exclu “d’augmenter les prélèvements” car c’est “intenable”.”Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui en souffrirait”, a-t-il dit. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a renchéri M. Lombard.- ‘opération de communication’ -Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entendait mardi amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Mais ce gouvernement tiendra-t-il jusqu’à la présentation du budget 2026 alors que La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer ? “La conférence de presse du Premier ministre n’est pas à la hauteur de la grave crise des finances publiques”, a réagi Marine Le Pen, prévenant que le RN “ne laissera pas passer des mesures contre les Français alors qu’il existe tant de gabegies”.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.Invité au comité d’alerte comme président de la commission des Finances de l’Assemblée, Eric Coquerel (LFI) a eu “l’impression d’être figurant d’une opération de communication”.Même vocabulaire chez la leader de la CGT, Sophie Binet, pour qui le Premier ministre n’a apporté “aucune réponse” à ses “interrogations” et “interpellations”. De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a déploré “une vision comptable” du gouvernement, estimant qu'”on ne fait pas un budget uniquement avec un tableur Excel”. bur-bpa-far/hr/dch   

Dette: Bayrou présente un sombre “diagnostic” aux Français mais reste discret sur ses remèdes

Comment redresser les comptes publics ? A défaut de résoudre l’équation immédiatement, François Bayrou a voulu de nouveau alerter les Français sur le “piège” de la dette qui menace “la survie de notre pays” et promis des réponses d’ici le 14 juillet en écartant déjà la piste d’augmentation des impôts.”Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un “Comité d’alerte du budget” qui a réuni – sans lui – plusieurs membres de son gouvernement avec des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. Graphiques à l’appui, le chef du gouvernement a énuméré les faiblesses de la France qui “manque de moyens” pour financer ses priorités parce “qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez” par rapport à ses voisins, notamment en raison d’un taux d’emploi plus faible chez les jeunes et les seniors.Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – qui devient “un piège dangereux, potentiellement irréversible”, selon le Premier ministre. – “explosion assurée” -“Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge” qui pourrait “atteindre 100 milliards d’euros en 2029”, a-t-il prévenu.  “Si les taux d’intérêt explosent, alors c’est l’explosion assurée” à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.Après avoir fait ce “diagnostic” d’une “situation intolérable”, et annoncé “un effort de quelque 3 milliards supplémentaires” en 2026 pour la défense face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, François Bayrou n’a pas détaillé de réponses concrètes à ce stade. Il a simplement annoncé que les “grandes orientations” et les “grands choix” du prochain budget seront proposés avant le 14 juillet, en amont des débats budgétaires au Parlement début octobre.”Ce calendrier va permettre de rassembler toutes les contributions pendant quelques semaines autour des choix que nous allons devoir faire”, a-t-il expliqué, en ajoutant que cela passera par “la refondation de l’action publique” via “une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations”.Dans un contexte de ralentissement de la croissance pour 2025, rabotée à 0,7% dans les prévisions du gouvernement, après 1,1% en 2024, le Premier ministre n’a pas chiffré le volume d’économies à réaliser.A ses côtés, le ministre de l’Economie Eric Lombard avait évoqué dimanche “un effort” de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026. Il a précisé mardi viser une réduction de 6% des dépenses en cinq ans.Sur quels leviers agir ? “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités locales, a indiqué M. Lombard. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment évoqué une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie. Côté recettes, M. Bayrou a exclu “d’augmenter les prélèvements” car c’est “intenable”.”Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui en souffrirait”, a-t-il dit. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a renchéri M. Lombard.- ‘opération de communication’ -Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entendait mardi amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Mais ce gouvernement tiendra-t-il jusqu’à la présentation du budget 2026 alors que La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer ? “La conférence de presse du Premier ministre n’est pas à la hauteur de la grave crise des finances publiques”, a réagi Marine Le Pen, prévenant que le RN “ne laissera pas passer des mesures contre les Français alors qu’il existe tant de gabegies”.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.Invité au comité d’alerte comme président de la commission des Finances de l’Assemblée, Eric Coquerel (LFI) a eu “l’impression d’être figurant d’une opération de communication”.Même vocabulaire chez la leader de la CGT, Sophie Binet, pour qui le Premier ministre n’a apporté “aucune réponse” à ses “interrogations” et “interpellations”. De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a déploré “une vision comptable” du gouvernement, estimant qu'”on ne fait pas un budget uniquement avec un tableur Excel”. bur-bpa-far/hr/dch   

Au Soudan, deux ans de guerre civile sans issue en vue

La guerre civile qui ravage le Soudan est entrée mardi dans sa troisième année, sans aucune issue en vue, après avoir fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions de personnes et plongé dans la famine une partie du pays.Depuis deux ans, les combats acharnés entre l’armée et les paramilitaires déchirent ce pays d’Afrique de l’Est, où des millions de civils “continuent à faire les frais du mépris des deux parties pour la vie humaine”, a averti le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à la veille de cet anniversaire.La guerre a éclaté le 15 avril 2023 entre l’armée régulière commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. En quelques heures, la capitale, Khartoum, s’est transformée en champ de bataille. Des centaines de milliers de personnes ont fui, ceux qui sont restés ont dû lutter pour survivre.”Je pèse moitié moins qu’au début de la guerre”, a raconté à l’AFP Rafi Hussein, un homme de 52 ans qui a vécu pendant près de deux ans dans la capitale contrôlée par les FSR et reprise en mars par l’armée.A présent, “nous sommes en sécurité, mais nous souffrons toujours du manque d’eau et d’électricité et la plupart des hôpitaux ne fonctionnent pas”, a-t-il ajouté.Beaucoup de civils ont célébré ce qui était pour eux une “libération” après les mois passés sous l’emprise des paramilitaires, accusés de génocide, de pillages et de violences sexuelles. Zainab Abdelrahim, une femme de 38 ans, est rentrée début avril à Khartoum Nord avec ses six enfants, où elle a à peine reconnu sa maison pillée. “Nous essayons de rassembler l’essentiel, mais il n’y a ni eau, ni électricité, ni médicaments”, a-t-elle confié à l’AFP.- “Détourner le regard” -Les FSR poursuivent à présent leur offensive au Darfour, une vaste région de l’ouest du pays, frontalière du Tchad, qu’ils contrôlent presque totalement, pour tenter de s’emparer d’El-Facher, la dernière capitale provinciale de cette région à leur échapper.Mardi, l’armée a dit avoir mené “avec succès des frappes aériennes” sur des positions des FSR au nord-est de la ville.Des responsables de pays d’Afrique et d’Europe étaient réunis pendant ce temps à Londres, en l’absence des deux parties soudanaises, avec l’objectif de mobiliser la communauté internationale pour mettre fin au conflit.”Deux ans, c’est beaucoup trop long – la guerre brutale au Soudan a dévasté la vie de millions de personnes – et pourtant, une grande partie du monde continue de détourner le regard”, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.”Les Soudanais sont assiégés de toutes parts : guerre, exactions généralisées, indignité, faim et autres épreuves”, a affirmé mardi le Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés, Filippo Grandi. “Continuer à détourner le regard du Soudan aura des conséquences catastrophiques”, a-t-il prévenu.La guerre a fait des dizaines de milliers de morts mais la destruction du système de santé rend impossible tout bilan exact.En 2024, l’ancien émissaire de l’ONU au Soudan, Tom Perriello, avait avancé des estimations faisant état de 150.000 morts.Les deux camps ont été accusés de viser des civils, de bombarder aveuglément des zones habitées et de faire obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire.- “Soutien extérieur” -Près de 25 millions de Soudanais souffrent d’insécurité alimentaire aigüe, dont huit millions sont au bord de la famine.”Deux années de guerre et de déplacements ont brisé les vies de millions d’enfants”, a déploré la directrice exécutive de l’Unicef, Catherine Russell.Selon l’agence de l’ONU, le nombre d’enfants tués ou mutilés est passé de 150 cas vérifiés en 2022 à une estimation de 2.776 pour 2023 et 2024.Au Darfour, les paramilitaires ont annoncé dimanche avoir pris le contrôle du camp de Zamzam, proche d’El-Facher, où vivaient plus de 500.000 réfugiés frappés par la famine, lors d’un assaut qui a fait plus de 400 morts, selon l’ONU.Selon des experts, les FSR se concentrent à présent sur les zones frontalières, cherchant à rétablir les lignes d’approvisionnement rompues et à consolider la fragmentation du pays, dont l’armée contrôle le nord et l’est tandis que les paramilitaires dominent le sud et l’ouest. Lundi, Antonio Guterres a appelé à mettre fin “au soutien extérieur et au flux d’armes” qui alimentent la guerre.Le Soudan a accusé les Emirats arabes unis de soutenir les paramilitaires en leur livrant des armes, ce que nient les FSR comme ce pays du Golfe.

Au Soudan, deux ans de guerre civile sans issue en vue

La guerre civile qui ravage le Soudan est entrée mardi dans sa troisième année, sans aucune issue en vue, après avoir fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions de personnes et plongé dans la famine une partie du pays.Depuis deux ans, les combats acharnés entre l’armée et les paramilitaires déchirent ce pays d’Afrique de l’Est, où des millions de civils “continuent à faire les frais du mépris des deux parties pour la vie humaine”, a averti le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à la veille de cet anniversaire.La guerre a éclaté le 15 avril 2023 entre l’armée régulière commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. En quelques heures, la capitale, Khartoum, s’est transformée en champ de bataille. Des centaines de milliers de personnes ont fui, ceux qui sont restés ont dû lutter pour survivre.”Je pèse moitié moins qu’au début de la guerre”, a raconté à l’AFP Rafi Hussein, un homme de 52 ans qui a vécu pendant près de deux ans dans la capitale contrôlée par les FSR et reprise en mars par l’armée.A présent, “nous sommes en sécurité, mais nous souffrons toujours du manque d’eau et d’électricité et la plupart des hôpitaux ne fonctionnent pas”, a-t-il ajouté.Beaucoup de civils ont célébré ce qui était pour eux une “libération” après les mois passés sous l’emprise des paramilitaires, accusés de génocide, de pillages et de violences sexuelles. Zainab Abdelrahim, une femme de 38 ans, est rentrée début avril à Khartoum Nord avec ses six enfants, où elle a à peine reconnu sa maison pillée. “Nous essayons de rassembler l’essentiel, mais il n’y a ni eau, ni électricité, ni médicaments”, a-t-elle confié à l’AFP.- “Détourner le regard” -Les FSR poursuivent à présent leur offensive au Darfour, une vaste région de l’ouest du pays, frontalière du Tchad, qu’ils contrôlent presque totalement, pour tenter de s’emparer d’El-Facher, la dernière capitale provinciale de cette région à leur échapper.Mardi, l’armée a dit avoir mené “avec succès des frappes aériennes” sur des positions des FSR au nord-est de la ville.Des responsables de pays d’Afrique et d’Europe étaient réunis pendant ce temps à Londres, en l’absence des deux parties soudanaises, avec l’objectif de mobiliser la communauté internationale pour mettre fin au conflit.”Deux ans, c’est beaucoup trop long – la guerre brutale au Soudan a dévasté la vie de millions de personnes – et pourtant, une grande partie du monde continue de détourner le regard”, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.”Les Soudanais sont assiégés de toutes parts : guerre, exactions généralisées, indignité, faim et autres épreuves”, a affirmé mardi le Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés, Filippo Grandi. “Continuer à détourner le regard du Soudan aura des conséquences catastrophiques”, a-t-il prévenu.La guerre a fait des dizaines de milliers de morts mais la destruction du système de santé rend impossible tout bilan exact.En 2024, l’ancien émissaire de l’ONU au Soudan, Tom Perriello, avait avancé des estimations faisant état de 150.000 morts.Les deux camps ont été accusés de viser des civils, de bombarder aveuglément des zones habitées et de faire obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire.- “Soutien extérieur” -Près de 25 millions de Soudanais souffrent d’insécurité alimentaire aigüe, dont huit millions sont au bord de la famine.”Deux années de guerre et de déplacements ont brisé les vies de millions d’enfants”, a déploré la directrice exécutive de l’Unicef, Catherine Russell.Selon l’agence de l’ONU, le nombre d’enfants tués ou mutilés est passé de 150 cas vérifiés en 2022 à une estimation de 2.776 pour 2023 et 2024.Au Darfour, les paramilitaires ont annoncé dimanche avoir pris le contrôle du camp de Zamzam, proche d’El-Facher, où vivaient plus de 500.000 réfugiés frappés par la famine, lors d’un assaut qui a fait plus de 400 morts, selon l’ONU.Selon des experts, les FSR se concentrent à présent sur les zones frontalières, cherchant à rétablir les lignes d’approvisionnement rompues et à consolider la fragmentation du pays, dont l’armée contrôle le nord et l’est tandis que les paramilitaires dominent le sud et l’ouest. Lundi, Antonio Guterres a appelé à mettre fin “au soutien extérieur et au flux d’armes” qui alimentent la guerre.Le Soudan a accusé les Emirats arabes unis de soutenir les paramilitaires en leur livrant des armes, ce que nient les FSR comme ce pays du Golfe.

Soudan: plus de 800 millions d’euros d’aide humanitaire engrangés à la conférence de Londres

La communauté internationale, réunie à Londres mardi, a appelé à la fin des hostilités au Soudan et s’est engagée à mobiliser plus de 800 millions d’euros supplémentaires pour ce pays, enfoncé dans une crise humanitaire catastrophique après deux ans de conflit.”Nous ne pouvons tout simplement pas regarder ailleurs”, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy en ouvrant la conférence, co-organisée par le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Allemagne, la France et l’Union africaine (UA).”Beaucoup ont abandonné le Soudan (…) C’est une erreur morale lorsqu’il y a autant de civils décapités, des nourrissons d’à peine un an victimes de violences sexuelles, et plus de personnes menacées de famine que partout ailleurs dans le monde”, a-t-il insisté, dénonçant “le manque de volonté politique” pour mettre fin au conflit et aux souffrances de la population.La guerre qui a éclaté le 15 avril 2023 oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée de ce pays d’Afrique du Nord-Est, et son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).Elle a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 13 millions de déplacés et réfugiés, plongeant le pays de 50 millions d’habitants dans une crise humanitaire majeure, selon l’ONU.L’armée contrôle désormais le nord et l’est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l’ouest. Les deux camps sont accusés d’exactions et d’atrocités.A l’ouverture de la conférence, à laquelle participent une quinzaine de pays, dont l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, et des représentants des Nations unies et de la Ligue arabe, plusieurs pays ont annoncé pour plus de 800 millions d’euros de nouveaux financements pour l’aide humanitaire.Ils s’ajoutent aux plus de deux milliards d’euros d’engagements obtenus l’an dernier lors d’un précédent sommet à Paris.L’Union européenne va ainsi débloquer 522 millions d’euros supplémentaires cette année et la commissaire à la Coopération internationale Hadja Lahbib a appelé à montrer un “front uni” pour exiger des belligérants “le respect du droit humanitaire international, la protection des civils”.Avant elle, David Lammy a annoncé une nouvelle aide de 120 millions de livres sterling (139,5 millions d’euros) qui permettra de fournir des approvisionnements alimentaires vitaux, notamment aux enfants, et de soutenir les victimes de violences sexuelles.L’Allemagne va débloquer 125 millions d’euros supplémentaires pour le Soudan et les pays voisins qui accueillent de nombreux réfugiés.La France mobilisera 50 millions d’euros, selon son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.- éviter toute “ingérence” -Avant l’ouverture de la conférence, le Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés, Filippo Grandi a mis en garde sur les “conséquences catastrophiques” pour le pays et la région de la poursuite du conflit.Il a appelé la communauté internationale à “tout mettre en Å“uvre pour ramener la paix au Soudan”.A Londres, à l’instar des autres dirigeants présents, le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Bankole Adeoye, a réclamé mardi “la fin immédiate et sans conditions des hostilités”, assurant que l’UA “n’accepterait pas (…) une désintégration du Soudan”.”Nous appelons tous les acteurs extérieurs à s’abstenir de toute ingérence au Soudan”, a-t-il ajouté, alors que le Soudan accuse les Emirats arabes unis de soutenir les FSR. Les Emirats réfutent ces accusations et ont appelé mardi dans un communiqué les belligérants à un “cessez-le-feu” immédiat. “Ceux qui cherchent à gagner du pouvoir ou de l’influence au Soudan par le biais d’un soutien militaire ou financier soufflent sur les braises du conflit”, a aussi dénoncé la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Lundi, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit “très inquiet du fait que des armes et des combattants continuent d’arriver au Soudan”, sans toutefois préciser leur provenance.Le gouvernement soudanais n’a pas été invité à Londres, et a protesté auprès du Royaume-Uni, l’accusant de mettre sur un pied d’égalité l’Etat soudanais “souverain et membre des Nations Unies depuis 1956” et les FSR, “milice terroriste qui commet des génocides et des crimes contre l’humanité”.

Nearly 60,000 Afghans return from Pakistan in two weeks: IOM

Nearly 60,000 Afghans have been forced to leave Pakistan since the start of April, the International Organization for Migration said Tuesday, after Islamabad ramped up a campaign to deport migrants to Afghanistan. Pakistan last month set an early April deadline for some 800,000 Afghans carrying Afghan Citizen Cards (ACC) issued by the Pakistani authorities to leave the country, in the second phase of efforts to remove Afghans. “Between 1 and 13 April 2025, IOM recorded a sharp rise in forced returns, with nearly 60,000 individuals crossing back into Afghanistan through the Torkham and Spin Boldak border points,” the UN agency said in a statement. Families with their belongings in tow have crowded the crossings at Torkham in the north and Spin Boldak in the south, recalling scenes in 2023 when tens of thousands of Afghans fled deportation threats in Pakistan.  “With a new wave of large-scale returns now underway from Pakistan, needs on the ground are rising rapidly — both at the border and in areas of return that are struggling to absorb large numbers of returnees,” said Mihyung Park, head of the IOM’s Afghanistan mission. The UN says nearly three million Afghans live in Pakistan, many having been there for decades, after fleeing successive conflicts in their country and following the Taliban’s return to power in Kabul in 2021. More than 1.3 million Afghans who hold Proof of Registration cards from the UN refugee agency, UNHCR, have also been told to move outside the capital Islamabad and the neighbouring city of Rawalpindi. The Taliban authorities have repeatedly called for Afghans to be allowed a “dignified” return to Afghanistan. As Afghans again began streaming over the border in large numbers, the Taliban Ministry of Refugees and Repatriation said: “The mistreatment of them (Afghans) by neighbouring countries is unacceptable and intolerable.”- ‘Halt the forced returns’ -Ties between the two countries have frayed since the Taliban takeover in Afghanistan.Islamabad has accused Kabul’s rulers of failing to root out militants sheltering on its soil, a charge the Taliban government denies, as Pakistan has seen a sharp rise in violence in border regions with Afghanistan. Talal Chaudhry, Pakistan’s deputy interior minister said last week that Islamabad was “taking these steps because Afghans are linked to terrorist and narcotics activities”. He added that Afghans waiting in Pakistan for visas to a third country “would be catered to case by case”.But, he added, “there will be no extension for anyone after April 30”.Human rights activists have for months been reporting harassment and extortion by Pakistani security forces against Afghans, as international rights organisations have condemned the forced return campaign. The IOM urged “all countries to immediately halt the forced returns of Afghans until conditions are in place to ensure safe, dignified, and voluntary returns, regardless of a person’s legal status”.The agency said that between September 2023 and April this year, more than 2.43 million undocumented Afghan migrants have returned from Pakistan and Iran, over half of them forcibly returned.burs-sw/tc

Nations call for immediate end to ‘horrific’ Sudan warTue, 15 Apr 2025 11:59:54 GMT

The UK led international calls Tuesday for a swift end to the devastating war in Sudan, hosting a gathering of world officials with fresh pledges of humanitarian aid as the conflict which has cost thousands of lives entered its third year.The war erupted on April 15, 2023 in a bitter power struggle between rival generals …

Nations call for immediate end to ‘horrific’ Sudan warTue, 15 Apr 2025 11:59:54 GMT Read More »

Le gouvernement veut réduire les dépenses de 6% d’ici 2029, sans “tronçonneuse”

Le gouvernement souhaite réduire de 6% les dépenses publiques d’ici à 2029 sans recourir à “la tronçonneuse”, a annoncé mardi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, évoquant notamment la lutte contre “la très grande dérive” des arrêts maladie.   “Nous voulons réduire de 6% notre dépense publique en cinq ans”, a indiqué Mme de Montchalin lors d’une conférence de presse sur les finances publiques, auprès du Premier ministre François Bayrou. “Si nous étions un ménage, nous sommes en train de décrire une situation où on pourrait passer de 100 euros de dépenses à 94 euros de dépenses”, a-t-elle illustré. “Le but, ce ne sont pas les finances publiques, le but, ce ne sont pas les chiffres, ce sont nos marges de manoeuvre, notre capacité à rester un pays puissant, un pays souverain”, a-t-elle insisté. Parmi les pistes évoquées, la ministre a mentionné la fusion ou la suppression de certains opérateurs publics, une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie, la révision du mécanisme des achats publics afin de faire baisser les prix, ou “la gratuité qui déresponsabilise” en matière de services publics. “C’est autour de ces principes que nous construirons le budget” pour 2026, a-t-elle poursuivi. “Avec cela, nous pouvons réduire la dépense, le faire sans tronçonneuse, sans serpette ou sans sécateur”.  Soulignant l’objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2029, le maximum autorisé par les règles de l’Union européenne, Amélie de Montchalin a précisé: “ce n’est pas le diktat de Bruxelles. (…) Nous faisons cela pour nous, pour notre nation, pour notre indépendance, pour notre souveraineté”. Cette dette pesait fin 2024 113% du produit intérieur brut, soit 3.305,3 milliards d’euros. La charge de la dette, de 62 milliards d’euros cette année, est “partie presque inexorablement pour atteindre 100 milliards d’euros en 2029″, a alerté le Premier ministre François Bayrou. Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a précisé que la réduction de 6% des dépenses publiques en cinq ans équivalait à un effort d'”1% par an, un peu moins même les premières années”. “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités sociales, et cela relèvera “du dialogue”, a-t-il ajouté. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a noté Eric Lombard. En 2025, l’effort budgétaire s’élève à une cinquantaine de milliards d’euros, auxquels 5 milliards supplémentaires sont venus s’ajouter récemment, puisés dans des crédits mis en réserve.”Nous ne ferons pas trois milliards de dépenses, et par ailleurs nous allons aussi mettre de côté deux milliards d’euros de dépenses que nous nous préparons à annuler si à nouveau les temps restent difficiles d’ici la fin de l’année”, a détaillé Amélie de Montchalin. Â