Les Européens vont présenter une offre de négociation à l’Iran

Les Européens vont présenter vendredi à l’Iran, lors d’une réunion en Suisse, une “offre de négociation complète”, notamment sur le nucléaire, a annoncé le président français Emmanuel Macron, en vue de mettre fin à la guerre avec Israël.Le président américain Donald Trump avait annoncé jeudi qu’il se donnait “deux semaines” pour décider d’une éventuelle intervention militaire américaine aux côtés d’Israël.La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni espèrent profiter de cette fenêtre pour relancer les discussions sur le nucléaire iranien et donner une chance à la diplomatie, lors d’une réunion à Genève entre leurs ministres des Affaires étrangères et leur homologue iranien, Abbas Araghchi.M. Macron a plaidé pour “le retour à la négociation de fond”. Mais M. Araghchi a réaffirmé vendredi qu’il n’y aurait “pas de place pour la diplomatie et le dialogue” tant que se poursuivrait “l’agression israélienne”Au huitième jour de guerre, les sirènes d’alerte ont retenti vendredi dans le sud d’Israël où une attaque iranienne a visé la ville de Beershava, faisant des dégâts sur des immeubles selon des images de l’AFP.L’armée israélienne a annoncé avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran pendant la nuit, notamment ce qu’elle a qualifié de “centre de recherche et développement du projet d’armes nucléaires iranien”.Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Téhéran contre Israël, scandant des slogans de soutien à leurs dirigeants, selon des images diffusées par la télévision.”Je sacrifierai ma vie pour mon guide”, proclamait une banderole, en référence au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, où elle a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires. L’Iran a riposté en multipliant les tirs de missiles et de drones vers Israël.Téhéran dément vouloir fabriquer l’arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.Dans une interview sur CNN, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a réaffirmé que l’organisation onusienne n’avait décelé dans son dernier rapport aucun indice laissant penser que l’Iran fabrique à l’heure actuelle une arme atomique. “L’action militaire, d’où qu’elle vienne, est une décision politique et n’a rien à voir avec ce que nous déclarons”, a-t-il ajouté.Les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts en Iran. En Israël, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts. – “Le zéro enrichissement” -M. Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas.Les trois pays européens, engagés de longue date dans les discussions avec Téhéran sur le nucléaire, vont faire “une offre de négociation complète” à l’Iran incluant “le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement”, les activités balistiques et “le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation dans la région”, a déclaré Emmanuel Macron.Le président français a aussi appelé Israël à cesser ses frappes sur “les infrastructures civiles” iraniennes et estimé que “les solutions militaires ne sont pas des solutions de long terme”.Un précédent accord visant à encadrer le programme nucléaire de l’Iran, conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, était devenu caduc après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018, sous le premier mandat de Donald Trump. Plusieurs sessions de pourparlers indirects menés depuis avril entre Téhéran et Washington ont été interrompues par l’attaque israélienne. Le ministre allemand a souligné que la démarche des Européens se faisait en coordination avec les Etats-Unis.- Lueurs rouges dans le ciel -Vendredi, un drone lancé depuis l’Iran a été intercepté dans la région de Haïfa, dans le nord d’Israël, selon l’armée.Israël a également lancé sur X un appel à la population pour qu’elle évacue les environs d’une zone industrielle dans le nord de l’Iran avant une “attaque contre une infrastructure militaire”. Les autorités locales ont fait état d’une explosion dans la zone industrielle de Rasht, dans le nord de l’Iran.Jeudi soir, les médias iraniens avaient annoncé que la défense anti-aérienne faisait face à des attaques au-dessus de Téhéran.Dans les quartiers cossus de la capitale, des habitants contemplaient depuis leur toit des lueurs rouges dans le ciel et les tirs de la défense qui donnaient un faux air de feux d’artifice, a constaté l’AFP.Au même moment, dans un autre quartier, un homme criait dans une puissante sono :”mort à Israël, mort à l’Amérique!” et “”Allah Akbar”, (Dieu est grand) avec de la musique en fond.Depuis le 13 juin, “plus de la moitié” des lanceurs de missiles iraniens ont été détruits, a déclaré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirmant que toute aide est la bienvenue” pour parvenir à détruire les installations nucléaires iraniennes. Israël maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique mais détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Les Etats-Unis sont toutefois les seuls à détenir la bombe GBU-57, susceptible d’atteindre le cÅ“ur profondément enfoui du programme nucléaire iranien, dans l’usine d’enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Les Européens vont présenter une offre de négociation à l’Iran

Les Européens vont présenter vendredi à l’Iran, lors d’une réunion en Suisse, une “offre de négociation complète”, notamment sur le nucléaire, a annoncé le président français Emmanuel Macron, en vue de mettre fin à la guerre avec Israël.Le président américain Donald Trump avait annoncé jeudi qu’il se donnait “deux semaines” pour décider d’une éventuelle intervention militaire américaine aux côtés d’Israël.La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni espèrent profiter de cette fenêtre pour relancer les discussions sur le nucléaire iranien et donner une chance à la diplomatie, lors d’une réunion à Genève entre leurs ministres des Affaires étrangères et leur homologue iranien, Abbas Araghchi.M. Macron a plaidé pour “le retour à la négociation de fond”. Mais M. Araghchi a réaffirmé vendredi qu’il n’y aurait “pas de place pour la diplomatie et le dialogue” tant que se poursuivrait “l’agression israélienne”Au huitième jour de guerre, les sirènes d’alerte ont retenti vendredi dans le sud d’Israël où une attaque iranienne a visé la ville de Beershava, faisant des dégâts sur des immeubles selon des images de l’AFP.L’armée israélienne a annoncé avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran pendant la nuit, notamment ce qu’elle a qualifié de “centre de recherche et développement du projet d’armes nucléaires iranien”.Des milliers de personnes ont manifesté vendredi à Téhéran contre Israël, scandant des slogans de soutien à leurs dirigeants, selon des images diffusées par la télévision.”Je sacrifierai ma vie pour mon guide”, proclamait une banderole, en référence au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, où elle a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires. L’Iran a riposté en multipliant les tirs de missiles et de drones vers Israël.Téhéran dément vouloir fabriquer l’arme atomique mais défend son droit à développer un programme nucléaire civil.Dans une interview sur CNN, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a réaffirmé que l’organisation onusienne n’avait décelé dans son dernier rapport aucun indice laissant penser que l’Iran fabrique à l’heure actuelle une arme atomique. “L’action militaire, d’où qu’elle vienne, est une décision politique et n’a rien à voir avec ce que nous déclarons”, a-t-il ajouté.Les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts en Iran. En Israël, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts. – “Le zéro enrichissement” -M. Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas.Les trois pays européens, engagés de longue date dans les discussions avec Téhéran sur le nucléaire, vont faire “une offre de négociation complète” à l’Iran incluant “le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement”, les activités balistiques et “le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation dans la région”, a déclaré Emmanuel Macron.Le président français a aussi appelé Israël à cesser ses frappes sur “les infrastructures civiles” iraniennes et estimé que “les solutions militaires ne sont pas des solutions de long terme”.Un précédent accord visant à encadrer le programme nucléaire de l’Iran, conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, était devenu caduc après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018, sous le premier mandat de Donald Trump. Plusieurs sessions de pourparlers indirects menés depuis avril entre Téhéran et Washington ont été interrompues par l’attaque israélienne. Le ministre allemand a souligné que la démarche des Européens se faisait en coordination avec les Etats-Unis.- Lueurs rouges dans le ciel -Vendredi, un drone lancé depuis l’Iran a été intercepté dans la région de Haïfa, dans le nord d’Israël, selon l’armée.Israël a également lancé sur X un appel à la population pour qu’elle évacue les environs d’une zone industrielle dans le nord de l’Iran avant une “attaque contre une infrastructure militaire”. Les autorités locales ont fait état d’une explosion dans la zone industrielle de Rasht, dans le nord de l’Iran.Jeudi soir, les médias iraniens avaient annoncé que la défense anti-aérienne faisait face à des attaques au-dessus de Téhéran.Dans les quartiers cossus de la capitale, des habitants contemplaient depuis leur toit des lueurs rouges dans le ciel et les tirs de la défense qui donnaient un faux air de feux d’artifice, a constaté l’AFP.Au même moment, dans un autre quartier, un homme criait dans une puissante sono :”mort à Israël, mort à l’Amérique!” et “”Allah Akbar”, (Dieu est grand) avec de la musique en fond.Depuis le 13 juin, “plus de la moitié” des lanceurs de missiles iraniens ont été détruits, a déclaré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirmant que toute aide est la bienvenue” pour parvenir à détruire les installations nucléaires iraniennes. Israël maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique mais détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Les Etats-Unis sont toutefois les seuls à détenir la bombe GBU-57, susceptible d’atteindre le cÅ“ur profondément enfoui du programme nucléaire iranien, dans l’usine d’enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Partir pour ses enfants, le choix douloureux de familles dans l’est de l’Ukraine

Natalia Golovanyk serait probablement restée un peu plus longtemps dans son village situé dans l’est de l’Ukraine, malgré l’avancée des troupes russes, si les autorités ukrainiennes n’avaient pas décrété l’évacuation des enfants.Pas d’autre choix pour cette femme de 30 ans que de rassembler quelques affaires à la hâte et d’emmener ses sept enfants, tous âgés de moins de 13 ans, loin des combats.                          Dans son village, il y avait déjà “beaucoup de bruit, ce qui est très effrayant pour les enfants”, raconte Natalia. “Si nous n’avions pas d’enfants, nous serions restés”, confie-t-elle à l’AFP dans un centre pour les déplacés, dans la région de Dnipropetrovsk.  “Tout est encore là-bas. Notre voiture, tout est resté. C’est vraiment dommage. Nous avons travaillé tellement dur pendant 10 ans et maintenant nous avons tout perdu”, se désole-t-elle.   En février 2022, chars et soldats russes ont envahi l’Ukraine. Mais les troupes de Moscou ne sont pas parvenues à s’emparer de Kiev dans cette offensive à grande échelle et ont dû reculer, un revers pour le Kremlin.Trois ans plus tard, les combats font toujours rage sur le front, dans l’est de l’Ukraine dont 20% du territoire est occupé. Ces dernières semaines, les forces russes grignotent du terrain, au moment où les négociations entre Kiev et Moscou, initiées par l’administration du président américain Donald Trump, sont dans l’impasse. Les combats se rapprochent désormais de la maison de Natalia Golovanyk, à Slovianka, dans la région industrielle de Dnipropetrovsk, où les forces russes menacent de mettre le pied pour la première fois.       Mme Golovanyk, elle, espère se réfugier avec sa famille dans l’ouest de l’Ukraine, trouver une maison, un travail et inscrire ses enfants à l’école. – “Pourquoi risquer leurs vies” -“Chaque évacuation est improvisée”, explique Oleksiï Prima, le coordinateur régional de la mission humanitaire Proliska, en charge de ces opérations.    “Le problème le plus important et le plus douloureux auquel on est confronté tous les jours, c’est toujours la situation sécuritaire. Il y a des drones qui frappent des civils et des véhicules en mission d’évacuation”, raconte à l’AFP le responsable de 29 ans.Les ordres d’évacuation de Dnipropetrovsk, émis ces derniers mois, rappellent un bilan douloureux aux Ukrainiens: les autorités estiment qu’au moins 634 enfants ont été tués, et 1.987 blessés, depuis le début de l’invasion russe. Comme la plupart des bilans officiels de victimes civiles de la guerre, il est sans doute largement sous-estimé.   “Nous ne voulons vraiment pas partir mais il le faut. Nous devons le faire pour les enfants”, raconte Nadia Gavrylova, mère de quatre enfants, devant chez elle à Mejova, près de la frontière est de la région de Dnipropetrovsk, dont les forces russes se rapprochent.Face aux combats, rester n’était pas une option.”Nous l’avons tous vu à la télévision, et pour ceux qui ne l’ont pas vu à la télévision, ils l’ont vu de leurs propres yeux, comment les maisons sont détruites”, explique la femme de 33 ans. “Et s’il y a des enfants ici, pourquoi les cacher et risquer leurs vies ?”     bur-afptv-jbr/abo/ant/blb

Espace: Macron appelle l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée”

Emmanuel Macron a exhorté vendredi l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée” dans le domaine du spatial, sur fond de concurrence grandissante d’acteurs extérieurs, en particulier américains.Le président français, lors d’un discours au salon de l’aéronautique du Bourget, a souhaité que l’Union européenne se donne les moyens de devenir une “puissance spatiale” et promis de “se battre” pour une “préférence européenne” en la matière.Il a également annoncé pour fin octobre une “stratégie spatiale nationale” française, qui s’articulera avec l’européenne, et l’organisation début 2026 d’un “Space Summit” en France pour “consolider toute cette stratégie et mobiliser nos partenaires publics et privés à travers la planète”.M. Macron a relevé que l’Europe spatiale avait ces dernières années “manqué plusieurs tournants”, qu’il s’agisse des lanceurs réutilisables ou modulaires.”SpaceX a bouleversé le marché, Amazon se lance aussi. La Chine n’est pas en reste et je pense qu’il faut qu’on soit très lucide tous ensemble”, a-t-il noté, en remarquant que les Européens avaient été “à deux doigts d’être totalement sortis du jeu des constellations LEO”, les satellites en orbite basse.”On ne peut pas accepter que nous, nos partenaires, devions passer ou dépendre de constellations non européennes en orbite basse”, ce serait “une folie”, a martelé le président français, en qualifiant la constellation d’Eutelsat et Oneweb de “trésor stratégique”.”Et donc, nous soutenons pleinement l’augmentation de capital massive qui a été annoncée” jeudi pour développer Eutelsat, a-t-il répété, en appelant aussi des acteurs extra-européens à en devenir “partenaires”.”Ça doit être la solution de nos grands partenaires stratégiques, golfiques, indiens, canadiens, brésiliens”, a ajouté le chef de l’Etat.”Notre Europe doit donc décider de redevenir une puissance spatiale, la France en étant le coeur”, a-t-il plaidé, au nom aussi de la défense du continent face aux menaces stratégiques.Sur certains aspects du spatial, “il y a des endroits où on ne peut pas faire de la compétition” entre Européens, a-t-il estimé, en déplorant aussi que certains utilisent “des lanceurs non-européens”.”Alors qu’on prépare le cadre budgétaire à venir, le spatial doit être un enjeu clé, et on doit mettre plus d’argent en Européens sur le spatial”, sans oublier de “continuer de faire venir les capitaux privés”, selon lui.Mais plus largement, “il nous faut résoudre la question fondamentale de la préférence européenne”. “On est le seul espace qui a continué jusqu’à aujourd’hui à se penser comme un marché et pas comme une puissance”, a-t-il regretté.”Et donc, il faut qu’on ait cette discipline dans les stratégies d’achat. La France l’a, ce n’est pas partout le cas en Europe”, a-t-il souligné.

Espace: Macron appelle l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée”

Emmanuel Macron a exhorté vendredi l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée” dans le domaine du spatial, sur fond de concurrence grandissante d’acteurs extérieurs, en particulier américains.Le président français, lors d’un discours au salon de l’aéronautique du Bourget, a souhaité que l’Union européenne se donne les moyens de devenir une “puissance spatiale” et promis de “se battre” pour une “préférence européenne” en la matière.Il a également annoncé pour fin octobre une “stratégie spatiale nationale” française, qui s’articulera avec l’européenne, et l’organisation début 2026 d’un “Space Summit” en France pour “consolider toute cette stratégie et mobiliser nos partenaires publics et privés à travers la planète”.M. Macron a relevé que l’Europe spatiale avait ces dernières années “manqué plusieurs tournants”, qu’il s’agisse des lanceurs réutilisables ou modulaires.”SpaceX a bouleversé le marché, Amazon se lance aussi. La Chine n’est pas en reste et je pense qu’il faut qu’on soit très lucide tous ensemble”, a-t-il noté, en remarquant que les Européens avaient été “à deux doigts d’être totalement sortis du jeu des constellations LEO”, les satellites en orbite basse.”On ne peut pas accepter que nous, nos partenaires, devions passer ou dépendre de constellations non européennes en orbite basse”, ce serait “une folie”, a martelé le président français, en qualifiant la constellation d’Eutelsat et Oneweb de “trésor stratégique”.”Et donc, nous soutenons pleinement l’augmentation de capital massive qui a été annoncée” jeudi pour développer Eutelsat, a-t-il répété, en appelant aussi des acteurs extra-européens à en devenir “partenaires”.”Ça doit être la solution de nos grands partenaires stratégiques, golfiques, indiens, canadiens, brésiliens”, a ajouté le chef de l’Etat.”Notre Europe doit donc décider de redevenir une puissance spatiale, la France en étant le coeur”, a-t-il plaidé, au nom aussi de la défense du continent face aux menaces stratégiques.Sur certains aspects du spatial, “il y a des endroits où on ne peut pas faire de la compétition” entre Européens, a-t-il estimé, en déplorant aussi que certains utilisent “des lanceurs non-européens”.”Alors qu’on prépare le cadre budgétaire à venir, le spatial doit être un enjeu clé, et on doit mettre plus d’argent en Européens sur le spatial”, sans oublier de “continuer de faire venir les capitaux privés”, selon lui.Mais plus largement, “il nous faut résoudre la question fondamentale de la préférence européenne”. “On est le seul espace qui a continué jusqu’à aujourd’hui à se penser comme un marché et pas comme une puissance”, a-t-il regretté.”Et donc, il faut qu’on ait cette discipline dans les stratégies d’achat. La France l’a, ce n’est pas partout le cas en Europe”, a-t-il souligné.

De Pékin à Rihanna, les poupées Labubu mascottes du soft power chinois

Air espiègle et crocs affûtés, les poupées Labubu de la marque chinoise Pop Mart déferlent sur la planète, des boutiques new-yorkaises aux sacs de stars comme Rihanna et Dua Lipa, donnant de la Chine une nouvelle image branchée.Basée à Pékin, la chaîne de magasins Pop Mart, qui vend des figurines et divers personnages à collectionner, s’inscrit dans la vague montante des produits culturels chinois qui séduisent à l’étranger.Les Labubu (prononcer “Laboubou”) sont devenues au fil des semaines les ambassadrices d’une Chine plus cool. Même là où l’image du géant asiatique dans l’opinion est souvent majoritairement négative, comme en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord.Ces poupées sont “un peu étranges, laides, mais très inclusives, donc les gens s’y identifient”, affirme à l’AFP Lucy Shitova, une décoratrice d’intérieur, dans un magasin Pop Mart de Londres.Par crainte de débordements après les attroupements de clients qui s’étaient formés devant les boutiques, les ventes de Labubu y sont désormais uniquement réalisées en ligne.Contrairement au Japon et à la Corée du Sud, reconnus en Asie et au-delà pour leur cinéma, leur mode et leur musique, la Chine peine souvent à exporter sa culture, freinée par la censure imposée par le Parti communiste.Peu d’entreprises chinoises parviennent à imposer leurs marques sur le marché du haut de gamme, plombées par le stéréotype de mauvaise qualité associée au “made in China”.”C’est difficile pour les consommateurs dans le monde de percevoir la Chine comme une nation créatrice de marques”, souligne Fan Yang, professeure à l’Université du Maryland (États-Unis).- L’effet TikTok -Pop Mart a toutefois réussi à aller contre cette tendance, au point d’être désormais victime de contrefaçon. Et ces dernières années, des marques haut de gamme comme Shushu/Tong (prêt-à-porter féminin) ou Songmont (sacs) ont percé à l’international.”Ce n’est qu’une question de temps avant que d’autres marques chinoises ne deviennent reconnaissables à l’échelle mondiale”, estime Mme Yang.Grâce aux succès viraux comme celui des Labubu, “les produits et l’image (de la Chine) gagnent en attractivité auprès des jeunes Occidentaux”, estime par ailleurs Allison Malmsten, analyste du cabinet Daxue Consulting.Les réseaux sociaux aidant, l’image du géant chinois pourrait évoluer positivement comme celle “du Japon entre les années 1980 et 2010 avec les Pokémon et Nintendo”, souligne-t-elle.L’application TikTok, conçue par le chinois ByteDance, a ouvert la voie à l’ascension des Labubu en leur permettant de devenir le premier produit chinois quasi-indispensable à la jeunesse mondiale.La plateforme “a probablement contribué à changer la perception des consommateurs envers la Chine”, affirme Joshua Kurlantzick, expert du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations.TikTok revendique plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, dont près de la moitié de la population américaine.L’application, dans le collimateur de la Maison Blanche au nom de la sécurité nationale, a failli être interdite aux Etats-Unis, poussant ses utilisateurs américains vers Rednote, une autre plateforme chinoise qui a accueilli à bras ouvert ces “réfugiés numériques”.- Labubumania -TikTok héberge plus de 1,7 million de vidéos sur le seul sujet Labubu et le réseau social est devenu un vecteur important de diffusion des tendances venues de Chine.Tous ces produits culturels peuvent “améliorer l’image de la Chine en tant que pays capable de produire des biens et services attractifs à l’échelle mondiale”, déclare Joshua Kurlantzick.En parallèle, l’image écornée des États-Unis sous Donald Trump a pu bénéficier à la Chine, estime Fan Yang de l’Université du Maryland.”Le lien que beaucoup établissent entre le déclin apparent du soft power américain et l’amélioration de l’image de la Chine reflète à quel point ces deux pays sont imbriqués dans l’esprit des gens”, note-t-elle.Les Labubu semblent en tout cas susciter un intérêt croissant pour la Chine auprès des plus jeunes. Dans un petit parc d’attractions Pop Mart à Pékin, Maryam Hammadi, une Qatarienne de 11 ans, posait ainsi cette semaine avec sa famille devant une statue Labubu.”Dans mon pays, tout le monde adore les Labubu”, affirme-t-elle à l’AFP. 

De Pékin à Rihanna, les poupées Labubu mascottes du soft power chinois

Air espiègle et crocs affûtés, les poupées Labubu de la marque chinoise Pop Mart déferlent sur la planète, des boutiques new-yorkaises aux sacs de stars comme Rihanna et Dua Lipa, donnant de la Chine une nouvelle image branchée.Basée à Pékin, la chaîne de magasins Pop Mart, qui vend des figurines et divers personnages à collectionner, s’inscrit dans la vague montante des produits culturels chinois qui séduisent à l’étranger.Les Labubu (prononcer “Laboubou”) sont devenues au fil des semaines les ambassadrices d’une Chine plus cool. Même là où l’image du géant asiatique dans l’opinion est souvent majoritairement négative, comme en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord.Ces poupées sont “un peu étranges, laides, mais très inclusives, donc les gens s’y identifient”, affirme à l’AFP Lucy Shitova, une décoratrice d’intérieur, dans un magasin Pop Mart de Londres.Par crainte de débordements après les attroupements de clients qui s’étaient formés devant les boutiques, les ventes de Labubu y sont désormais uniquement réalisées en ligne.Contrairement au Japon et à la Corée du Sud, reconnus en Asie et au-delà pour leur cinéma, leur mode et leur musique, la Chine peine souvent à exporter sa culture, freinée par la censure imposée par le Parti communiste.Peu d’entreprises chinoises parviennent à imposer leurs marques sur le marché du haut de gamme, plombées par le stéréotype de mauvaise qualité associée au “made in China”.”C’est difficile pour les consommateurs dans le monde de percevoir la Chine comme une nation créatrice de marques”, souligne Fan Yang, professeure à l’Université du Maryland (États-Unis).- L’effet TikTok -Pop Mart a toutefois réussi à aller contre cette tendance, au point d’être désormais victime de contrefaçon. Et ces dernières années, des marques haut de gamme comme Shushu/Tong (prêt-à-porter féminin) ou Songmont (sacs) ont percé à l’international.”Ce n’est qu’une question de temps avant que d’autres marques chinoises ne deviennent reconnaissables à l’échelle mondiale”, estime Mme Yang.Grâce aux succès viraux comme celui des Labubu, “les produits et l’image (de la Chine) gagnent en attractivité auprès des jeunes Occidentaux”, estime par ailleurs Allison Malmsten, analyste du cabinet Daxue Consulting.Les réseaux sociaux aidant, l’image du géant chinois pourrait évoluer positivement comme celle “du Japon entre les années 1980 et 2010 avec les Pokémon et Nintendo”, souligne-t-elle.L’application TikTok, conçue par le chinois ByteDance, a ouvert la voie à l’ascension des Labubu en leur permettant de devenir le premier produit chinois quasi-indispensable à la jeunesse mondiale.La plateforme “a probablement contribué à changer la perception des consommateurs envers la Chine”, affirme Joshua Kurlantzick, expert du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations.TikTok revendique plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, dont près de la moitié de la population américaine.L’application, dans le collimateur de la Maison Blanche au nom de la sécurité nationale, a failli être interdite aux Etats-Unis, poussant ses utilisateurs américains vers Rednote, une autre plateforme chinoise qui a accueilli à bras ouvert ces “réfugiés numériques”.- Labubumania -TikTok héberge plus de 1,7 million de vidéos sur le seul sujet Labubu et le réseau social est devenu un vecteur important de diffusion des tendances venues de Chine.Tous ces produits culturels peuvent “améliorer l’image de la Chine en tant que pays capable de produire des biens et services attractifs à l’échelle mondiale”, déclare Joshua Kurlantzick.En parallèle, l’image écornée des États-Unis sous Donald Trump a pu bénéficier à la Chine, estime Fan Yang de l’Université du Maryland.”Le lien que beaucoup établissent entre le déclin apparent du soft power américain et l’amélioration de l’image de la Chine reflète à quel point ces deux pays sont imbriqués dans l’esprit des gens”, note-t-elle.Les Labubu semblent en tout cas susciter un intérêt croissant pour la Chine auprès des plus jeunes. Dans un petit parc d’attractions Pop Mart à Pékin, Maryam Hammadi, une Qatarienne de 11 ans, posait ainsi cette semaine avec sa famille devant une statue Labubu.”Dans mon pays, tout le monde adore les Labubu”, affirme-t-elle à l’AFP. 

Netanyahu’s other battle: swinging Trump and US behind Iran war

Since launching air strikes on Iran last week, Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu has been working to pull President Donald Trump into the war, and sway a sceptical American public.In his daily calls and public statements, Israel’s longest-serving prime minister has mixed praise and deference for the US leader, while also arguing that the strikes on Iran benefit Americans. “Do you want these people to have nuclear weapons and the means to deliver them to you?” he asked during an interview on Fox News last Sunday. “Today, it’s Tel Aviv. Tomorrow, it’s New York,” he told ABC News a day later, arguing that Iran was working on longer-range missiles that would be able to reach US shores in the future.His media blitz came after intensive and not always harmonious exchanges between Netanyahu and Trump this year, with the Israeli leader welcomed twice to the White House since the Republican’s return to power in January.The New York Times, citing unnamed US administration sources, reported Tuesday that Netanyahu had asked Trump for US-made bunker-busting bombs capable of reaching Iran’s underground Iranian nuclear facilities in an April meeting — but had been refused.Having been elected in opposition to US entanglements overseas and supposed “war-mongers” in the Democratic party, Trump was seen as reluctant to commit Washington to another unpopular war in the Middle East.Much of his right-wing Make America Great Again (MAGA) coalition is staunchly anti-interventionist, including Vice President JD Vance, his head of national intelligence director Tulsi Gabbard, and influential media figures such as Steve Bannon and Tucker Carlson.But speaking Wednesday, the former tycoon stated clearly that he was considering joining the Israeli campaign directly, raising the possibility of the bunker-busting GBU-57 bombs being deployed against Iran’s main underground uranium stockpile facility in Fordo.”I may do it, I may not do it,” Trump told reporters at the White House when asked if he had decided on US air strikes.His final decision will come “within the next two weeks”, he said Thursday.- Influence -Yossi Mekelberg, a Middle East expert at the London-based Chatham House think-tank, said Netanyahu had been clever in his dealings with Trump, appealing to his “vanity” with charm as well “using his weaknesses”.Once he had received an “amber light” in private from the US leader to launch the attacks last Friday, “he knew Trump’s personality and knew that Trump might come on board if there was a chance of claiming glory in some way or claiming some sort of credit,” he told AFP.Trump has openly praised the success of the Israeli military campaign which has combined targeted assassinations of key military personnel, destruction of Iran’s air defences and repeated strikes on nuclear sites. Eliot A. Cohen, a veteran former US State Department advisor and international relations expert at Johns Hopkins University in Washington, cautioned against overstating Netanyahu’s personal influence, however.”I suspect this is much less about Netanyahu’s influence than Trump’s own view of the Iranian nuclear programme, his memory of the assassination plot against him in 2024 by Iranian agents and the success of the initial Israeli operations,” he told AFP.An Iranian man has been charged in connection with an alleged plot to kill Trump before his election last November.Cohen said Netanyahu’s lobbying could succeed for several reasons.”They are not asking for anything other than the bombing of Fordo,” he said, referring to the deeply buried underground uranium enrichment facility. “Nobody is talking about an invasion or anything like that.””Many if not most Americans understand that a nuclear Iran is particularly dangerous, and that the regime is deeply hostile to the US,” he added.  – Public opinion -A poll by the survey group YouGov for The Economist magazine conducted last weekend found half of Americans viewed Iran as an “enemy” and another quarter said it was “unfriendly.” But it found that only 16 percent of Americans “think the US military should get involved in the conflict between Israel and Iran”.It found that majorities of Democrats (65 percent), independents (61 percent) and Republicans (53 percent) opposed military intervention.Speaking on his War Room podcast Wednesday, former Trump strategist Bannon seethed that Netanyahu had “lectured” America and started a war he couldn’t end on his own.”Quit coming to us to finish it,” he said.

Netanyahu’s other battle: swinging Trump and US behind Iran war

Since launching air strikes on Iran last week, Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu has been working to pull President Donald Trump into the war, and sway a sceptical American public.In his daily calls and public statements, Israel’s longest-serving prime minister has mixed praise and deference for the US leader, while also arguing that the strikes on Iran benefit Americans. “Do you want these people to have nuclear weapons and the means to deliver them to you?” he asked during an interview on Fox News last Sunday. “Today, it’s Tel Aviv. Tomorrow, it’s New York,” he told ABC News a day later, arguing that Iran was working on longer-range missiles that would be able to reach US shores in the future.His media blitz came after intensive and not always harmonious exchanges between Netanyahu and Trump this year, with the Israeli leader welcomed twice to the White House since the Republican’s return to power in January.The New York Times, citing unnamed US administration sources, reported Tuesday that Netanyahu had asked Trump for US-made bunker-busting bombs capable of reaching Iran’s underground Iranian nuclear facilities in an April meeting — but had been refused.Having been elected in opposition to US entanglements overseas and supposed “war-mongers” in the Democratic party, Trump was seen as reluctant to commit Washington to another unpopular war in the Middle East.Much of his right-wing Make America Great Again (MAGA) coalition is staunchly anti-interventionist, including Vice President JD Vance, his head of national intelligence director Tulsi Gabbard, and influential media figures such as Steve Bannon and Tucker Carlson.But speaking Wednesday, the former tycoon stated clearly that he was considering joining the Israeli campaign directly, raising the possibility of the bunker-busting GBU-57 bombs being deployed against Iran’s main underground uranium stockpile facility in Fordo.”I may do it, I may not do it,” Trump told reporters at the White House when asked if he had decided on US air strikes.His final decision will come “within the next two weeks”, he said Thursday.- Influence -Yossi Mekelberg, a Middle East expert at the London-based Chatham House think-tank, said Netanyahu had been clever in his dealings with Trump, appealing to his “vanity” with charm as well “using his weaknesses”.Once he had received an “amber light” in private from the US leader to launch the attacks last Friday, “he knew Trump’s personality and knew that Trump might come on board if there was a chance of claiming glory in some way or claiming some sort of credit,” he told AFP.Trump has openly praised the success of the Israeli military campaign which has combined targeted assassinations of key military personnel, destruction of Iran’s air defences and repeated strikes on nuclear sites. Eliot A. Cohen, a veteran former US State Department advisor and international relations expert at Johns Hopkins University in Washington, cautioned against overstating Netanyahu’s personal influence, however.”I suspect this is much less about Netanyahu’s influence than Trump’s own view of the Iranian nuclear programme, his memory of the assassination plot against him in 2024 by Iranian agents and the success of the initial Israeli operations,” he told AFP.An Iranian man has been charged in connection with an alleged plot to kill Trump before his election last November.Cohen said Netanyahu’s lobbying could succeed for several reasons.”They are not asking for anything other than the bombing of Fordo,” he said, referring to the deeply buried underground uranium enrichment facility. “Nobody is talking about an invasion or anything like that.””Many if not most Americans understand that a nuclear Iran is particularly dangerous, and that the regime is deeply hostile to the US,” he added.  – Public opinion -A poll by the survey group YouGov for The Economist magazine conducted last weekend found half of Americans viewed Iran as an “enemy” and another quarter said it was “unfriendly.” But it found that only 16 percent of Americans “think the US military should get involved in the conflict between Israel and Iran”.It found that majorities of Democrats (65 percent), independents (61 percent) and Republicans (53 percent) opposed military intervention.Speaking on his War Room podcast Wednesday, former Trump strategist Bannon seethed that Netanyahu had “lectured” America and started a war he couldn’t end on his own.”Quit coming to us to finish it,” he said.

Soutenue par l’UE, Meloni investit en Afrique pour limiter l’émigration

Limiter l’émigration venant d’Afrique en aidant l’économie du continent, tout en y étendant l’influence de l’Italie: Giorgia Meloni promeut vendredi son “plan Mattei”, aux ambitions jugées par certains irréalistes, lors d’un sommet co-présidé par Ursula von der Leyen.La présidente de la Commission européenne est à Rome pour soutenir ce dispositif porté à bout de bras par la cheffe du gouvernement ultraconservateur Giorgia Meloni.Au dire du gouvernement, le “plan Mattei” mobilisera 5,5 milliards d’euros pour des initiatives éparpillées sur 14 pays, mais selon un rapport officiel de novembre, moins de deux milliards d’euros ont déjà été assignés par l’Italie à des projets précis, sous forme de dons, de prêts ou de garanties sur plusieurs années.Pour “supprimer les causes” de l’immigration clandestine en Italie, Giorgia Meloni avait annoncé un mois après son élection en 2022 vouloir soutenir les économies des pays africains.D’où ce plan qui porte le nom d’Enrico Mattei, père fondateur du géant italien des hydrocarbures Eni, connu pour avoir mis en place des contrats d’extraction de pétrole plus avantageux pour les pays producteurs.C’est précisément cet héritage que revendique Rome, qui promet des relations avec l’Afrique dénuées de “paternalisme”.Une allusion à peine dissimulée à la France, qui a vu son influence en Afrique reculer, plusieurs pays du Sahel ayant sommé Paris de retirer ses forces militaires.- Energie et matières premières -Un moyen également de renforcer les relations commerciales entre l’Italie et le continent dans le domaine de l’énergie, alors que l’invasion russe en Ukraine a forcé l’Italie à chercher de nouveaux fournisseurs de l’autre côté de la Méditerranée, notamment en Algérie.Quatorze pays africains sont concernés, notamment ceux du Maghreb – sauf la Libye -, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Kenya ainsi que l’Ethiopie, où Rome a un passé colonial.Les projets plus importants en termes de financements concernent l’énergie et les matières premières, tandis que d’autres fonds sont destinés à l’éducation, la santé et l’accès à l’eau.Rome compte par exemple participer au financement d’une voie ferrée entre la Zambie et l’Angola, et investir 65 millions d’euros dans la production de biocarburants au Kenya.A l’occasion du sommet vendredi, où sont attendus plusieurs dirigeants africains, Bruxelles cherchera par ailleurs à faire converger le plan italien et sa stratégie “Global Gateway” annoncée en 2021, qui inclut de nombreux investissements en Afrique en réponse au programme chinois des “Nouvelles routes de la soie”.Interrogée par l’AFP jeudi, une porte-parole de la Commission européenne a estimé que le Plan Mattei est une “contribution importante” à ce projet européen, dont les financements à hauteur de 150 milliards d’euros font pourtant pâlir les 5,5 milliards avancés par Rome.Pour Giovanni Carbone, professeur à l’université de Milan et chef du programme Afrique de l’Institut pour les études de politique internationale (ISPI), d’un point de vue diplomatique, l’Italie peut s’afficher comme un acteur plus “présentable” que la France pour porter les intérêts européens, notamment dans les pays du Sahel qui “ont claqué la porte” à l’ex-puissance coloniale.- “Trop promis” -Mais le gouvernement “a trop promis” en faisant miroiter que ces investissements, en créant des emplois et de la croissance, pourraient réduire le nombre de migrants. “Les financements que l’Italie peut mettre à disposition ne sont pas à la bonne échelle”, a-t-il jugé auprès de l’AFP.Le “plan Mattei” a été globalement bien reçu par les gouvernements partenaires. “On ne peut se suffire des seules promesses souvent non tenues”, avait toutefois prévenu en janvier 2024 à Rome le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.Le président kényan William Ruto avait alors également salué ce plan “ambitieux”, mais noté “que l’investissement seul n’est pas suffisant”, rappelant d’autres obstacles pour les économies africaines qui doivent payer “cinq fois plus pour leur dette” que les pays européens.Pour l’ONG ReCommon, qui “travaille pour contrer le pouvoir des multinationales”, les investissements du “plan Mattei” pourraient servir avant tout les intérêts des “grandes entreprises de l’industrie italienne des combustibles fossiles”, a jugé auprès de l’AFP Simone Ogno qui s’occupe des sujets liés à la finance et au climat pour l’organisation.D’importantes sociétés italiennes sont impliquées dans le plan, comme Eni et le transporteur d’électricité Terna, ou encore le groupe agro-industriel Bonifiche Ferraresi.Simone Ogno craint que certains projets se focalisent sur l’exportation de matières premières, “dont on ne sait pas ce qui restera dans les pays producteurs”.”Le suivi” des projets “sera important”, estime Giovanni Carbone, qui note que “les efforts sur le sujet ne sont pas encore suffisants”.