Rafale et arme atomique: lifting à 1,5 milliard pour la base de Luxeuil

C’est une base aérienne centenaire, dans les vertes collines de Haute-Saône. A l’est de l’Hexagone, Luxeuil accueillera dans moins de 10 ans une cinquantaine de Rafale et l’arme nucléaire, après une colossale rénovation à 1,5 milliard d’euros.Sur place le 18 mars, Emmanuel Macron a annoncé que la base aérienne 116 serait à l’horizon 2035 la première à recevoir la nouvelle version du Rafale et son missile hypersonique, l’ASN4G (missile air sol nucléaire de 4e génération).Une nouvelle mission à l’heure où le président de la République a annoncé début mars un “débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen”.La base, une “petite ville” de 2.700 habitants avec sa vingtaine de Mirage-2000, va donc doubler de taille avant de pouvoir recevoir une cinquantaine de Rafale, après un arrêt de l’activité aérienne entre 2029 et 2032, explique le colonel Emmanuel Roux, qui commande le site.Les vieux hangars au toit triangulaire, qui datent de 1952, ont été “bien rentabilisés”, observe le colonel, lors d’une visite de presse. “J’ai vu des images d’une visite du général de Gaulle en 1962: c’était pareil”, s’amuse-t-il.Les hangars céderont la place à des installations plus vastes. “Le Rafale est plus grand, il ne rentre pas en hauteur” dans les installations actuelles, explique le colonel Roux, derrière une fine barbe grisonnante. “Il faut tout revoir pour les infrastructures”.Autre changement impératif: la piste, où deux Mirage peuvent actuellement décoller de front à 300 kmh. Le nouvel avion de combat étant plus lourd, il va falloir la refaire pour qu’elle puisse supporter durablement ses atterrissages.Un recensement de la faune et de la flore va être engagé pendant un an, selon le colonel Roux, alors que les écologistes de Haute-Saône réclament une étude des sols avant le début des travaux.- “Bâtisseur de cathédrale” -Les armements nucléaires doivent faire l’objet d’un stockage et d’une protection spécifiques.”Toutes les bases aériennes de l’armée de l’air et de l’espace sont déjà particulièrement protégées”, souligne le commandant de la base. “Mais évidemment, les bases à vocation nucléaire sont encore plus renforcées que les autres: il va falloir réaugmenter les dispositifs de sécurité et l’ensemble de l’infrastructure pour se mettre au point”.Le colonel Roux se voit en “bâtisseur de cathédrale” – il est chargé du lancement d’un projet qui sera poursuivi par d’autres. “On n’a pas le droit d’échouer ni de prendre du retard”.Le défi est triple: technologique, infrastructurel et humain.”On a 10 ans pour construire la première base de France avec des avions qui n’existent pas, une arme nucléaire qui n’existe pas, et des mécaniciens qui sont encore au lycée”.Une base aérienne accueille une cinquantaine de métiers différents, civils et militaires. Outre pilotes et mécaniciens, elle rassemble contrôleurs du ciel, pompiers, commandos qui surveillent les lieux, spécialistes des radars, sans oublier les services d’hébergement et de restauration.L’arrivée du Rafale va quadrupler le nombre de pilotes: l’appareil est biplace alors que le Mirage de Luxeuil est monoplace. – “Dernier recours” -La base dispose aussi d’une école, l’Unité d’instruction spécialisée (UIS), où sont formés pilotes et mécaniciens, français et étrangers. Ils se forment sur une maquette transparente du Mirage 2000 et passent progressivement au maniement du Rafale.Les mécaniciens, au nombre de 300 actuellement, seront près d’un millier lorsque la base sera totalement opérationnelle, après la fin des travaux en 2036 ou 2037, selon le colonel Roux, lui même ancien officier mécanicien.”C’est la logistique qui gagne la guerre”, relève-t-il, expliquant que la vitesse à laquelle un avion est préparé permet d’accélérer ses rotations. A titre d’exemple, il suffit d’une heure pour changer le moteur d’un Rafale et d’un quart d’heure pour remplacer un siège éjectable.Du côté des pilotes, on se dit “prêt” à transporter l’arme atomique.”C’est une responsabilité vraiment lourde que l’emploi de l’arme nucléaire”, reconnait Julien, un pilote de 35 ans qui n’a pas le droit de révéler son nom de famille.”C’est l’arme du dernier recours, mais je pense qu’on est tous prêts, pour protéger ceux qu’on aime et notre nation, à utiliser cette arme”.

A Ryad, le métro comme vecteur de brassage social

Depuis plusieurs mois, Zayed al-Ghamdi laisse son 4×4 au garage pour se rendre au travail en métro, une nouveauté à Ryad, qui lui permet de gagner du temps mais aussi, dit-il, de s’affranchir un peu des rigoureux clivages sociaux du royaume.  Dix ans après le lancement des travaux, le métro a ouvert ses portes en décembre, offrant aux huit millions d’habitants de Ryad une alternative aux routes saturées par plus de deux millions de voitures.Pour la première fois aussi, les plus aisés partagent leurs déplacements avec les moins favorisés, et les Saoudiens côtoient une vaste population d’expatriés, majoritairement des ouvriers sud-asiatiques, mais aussi quelques cols blancs occidentaux.”Pendant 40 ans, j’étais confiné à ma voiture ou à des restaurants avec mon père et mes frères, puis avec ma femme et mes enfants”, explique à l’AFP M. Ghamdi, un fonctionnaire de 42 ans travaillant dans le centre de Ryad.”Je ne parlais à personne en dehors de mon entourage ou de gens qui me ressemblaient”, dit-il.”Aujourd’hui, les choses ont changé. On sent que la société, avec toutes ses classes, se retrouve au même endroit”, dit-il, à bord de la ligne bleue reliant les quartiers populaires du sud à ceux aisés du nord de Ryad.Entre richesse extravagante, réseaux tribaux complexes et importante population étrangère, la société saoudienne s’est bâtie sur des divisions sociales rigides.Mais pour la classe moyenne, dans les rames du métro, ces divisions s’effacent pour un moment. Aux heures de pointe, les rames sont bondées d’ouvriers, étudiants et cadres. “Je discute de tout et de rien avec des inconnus et découvre même de nouvelles choses et cultures”, confie Nasser al-Qahtani, ingénieur de 56 ans, au côté d’un jeune Saoudien qui tient une planche de skateboard.- “Rapprocher les gens” – Si le métro n’a pas encore fluidifié la circulation de Ryad, il représente “un événement social et psychologique majeur”, selon le sociologue Mohammed al-Hamza.”Le métro a changé l’état d’esprit de la société saoudienne. Il a rapproché les gens”, alors que “la culture en Arabie saoudite est centrée sur la famille et les amis, avec une réticence à aller vers les autres”.Le brassage social reste toutefois genré: la plupart des usagères optent pour les wagons “famille”, où les hommes ne sont admis qu’accompagnés de femmes. Pour une réelle mixité, ou éviter la promiscuité, il reste toujours possible de payer 10 rials de plus (2,35 euros) et accéder aux compartiments de première classe, en tête de train. Le métro permet aussi aux usagers de gagner du temps en s’affranchissant du tout-voiture. “Il me fallait plus d’une heure et demie pour me rendre au travail, épuisé et stressé par les embouteillages ”, raconte M. Ghamdi, précisant que son précieux 4×4 reste au garage depuis plusieurs mois.”Aujourd’hui, j’arrive détendu, sans stress ”, ajoute-t-il.En Arabie saoudite, le litre d’essence coûte à peine 2,33 rials (0,57 euro), moins qu’un paquet de pain de mie. Mais à 4 rials (environ 1 euro) le ticket, valide deux heures, le métro offre une alternative avantageuse. Hadil Walid, étudiante en droit de 20 ans, n’a plus besoin que d’une heure pour se rendre à l’université, contre parfois jusqu’à quatre heures en voiture.  “Je rentre chez moi avec de l’énergie pour ma famille et mes études”, se réjouit-elle.- Un pari pas gagné d’avance – Le métro figure parmi les nombreuses infrastructures de “Vision 2030″, l’ambitieux plan de réformes du prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, destiné à diversifier l’économie du premier exportateur mondial de brut.Avec ses six lignes s’étendant sur 176 kilomètres et 85 stations, le réseau est l’un des plus importants du monde arabe.Son succès n’apparaissait toutefois pas garanti, notamment après l’échec relatif du réseau de bus, qui restait, lui, soumis aux aléas de la circulation.”Honnêtement, pendant dix ans, on se demandait: +qui va prendre le métro ?+”, confie à l’AFP un haut responsable de l’exploitation du réseau, sous couvert d’anonymat. “Personne ne s’attendait au niveau d’utilisation actuel, ni même aux retombées financières”.La Commission royale pour Ryad n’a pas répondu à l’AFP sur la fréquentation, mais le même responsable avance un chiffre de l’ordre de dizaines de milliers d’usagers quotidiens.Les autorités envisagent d’élargir le réseau, avec une septième ligne, reliant Ryad à ses périphéries.

Trump, les marchés et la “théorie du Taco”

“Moi je me dégonfle?!”: à la Maison Blanche mercredi, Donald Trump n’a pas caché son irritation face à une journaliste qui l’interrogeait sur l’acronyme en vogue à Wall Street, “Taco”, pour “Trump se dégonfle toujours”.La “théorie du Taco” (“Trump Always Chickens Out” en anglais) est née récemment de Robert Armstrong, un éditorialiste du quotidien Financial Times, qui soulignait la tendance observée chez le volatil président américain à faire demi-tour sur ses propres décisions, quand celles-ci agitaient trop les indices boursiers.Les investisseurs “se rendent compte que l’administration américaine ne possède pas une forte tolérance aux pressions économiques et du marché, et qu’elle sera prompte à reculer quand les droits de douane feront souffrir. C’est la théorie du Taco: Trump se dégonfle toujours”, a ainsi écrit l’éditorialiste début mai.Les places boursières venaient de connaître alors un fort rebond après l’annonce d’une pause sur les colossaux droits de douane imposés au reste du monde par le locataire de la Maison Blanche.Plus récemment, Donald Trump a annoncé la semaine dernière l’entrée en vigueur dès le 1er juin de droits de douane de 50% sur les importations venant de l’Union européenne, avant de décréter finalement, deux jours plus tard, une pause jusqu’au 9 juillet.- “Négociation” -Derrière ces revirements, réside l’idée pour de nombreux observateurs que le magnat des affaires new-yorkais demeure très sensible aux soubresauts des marchés. Ceux-ci seraient ainsi, comme lors de son premier mandat, l’une des seules façons de faire changer d’avis le milliardaire républicain.Au-delà des colonnes du Financial Times, la “théorie du Taco” a pris son envol, jusqu’à être utilisée par des analystes financiers.”La stratégie d’échanges TACO attire à nouveau l’attention”, titrait ainsi lundi le podcast de John Hardy, responsable de la stratégie macroéconomique chez la banque d’investissement danoise Saxo.L’expression est finalement revenue aux oreilles du président de 78 ans, qui a démenti mercredi reculer face aux agitations de la Bourse.”Moi je me dégonfle?! Je n’ai jamais entendu cela”, a lancé le tempétueux président de 78 ans à la journaliste qui lui demandait de réagir à l’expression, s’indignant ensuite d’une “sale question”.Ces va-et-vient, “ça s’appelle la négociation”, a-t-il justifié.Pour Steve Sosnick d’Interactive Brokers, la stratégie Taco est une “façon non politique pour les marchés de dire que l’administration bluffe”.- Réaction -Dans les premières semaines du retour à la Maison Blanche du milliardaire républicain, Wall Street réagissait négativement aux nouvelles annonces de surtaxes douanières de manière “beaucoup plus importante et directe” qu’aujourd’hui, relève aussi auprès de l’AFP Sam Burns, analyste de Mill Street Research.Désormais, ses propos sont considérés par les acteurs financiers “comme facilement réversibles ou non fiables”, ajoute Sam Burns, et en conséquence, “les investisseurs et les traders sont de plus en plus à l’aise” à l’idée d’aller “à l’encontre de la réaction naturelle” qu’ils pourraient avoir.Une tendance bien plus présente que lors du premier mandat de Donald Trump, note-t-il.La Bourse de New York ne s’était pas affolée face aux menaces douanières visant l’UE et n’a pas non plus surréagi jeudi à deux décisions judiciaires, la première bloquant une large part des droits de douane imposés par l’administration Trump, la seconde – en référé – les rétablissant le temps d’examiner le fond du dossier.John Hardy avertit cependant que cette “théorie du Taco” est loin d’être infaillible, et qu’il ne faut pas perdre de vue le mouvement protectionniste amorcé par le président de la première puissance mondiale.”Donald Trump peut effectivement +se dégonfler+ par moments, mais ses politiques sous-jacentes sont bien réelles et constituent un changement très sérieux dans la politique économique et industrielle des Etats-Unis”, a-t-il souligné dans un article récent.

Rapts liés aux cryptomonnaies: 25 suspects de 16 à 23 ans mis en examen à Paris

Vingt-cinq jeunes de 16 à 23 ans ont été mis en examen à Paris, soupçonnés de tentatives ou de projets d’enlèvements dans le milieu de la cryptomonnaie en mai, à Paris et près de Nantes, derniers épisodes d’une série noire en France.Vendredi, “25 personnes ont été mises en examen” par des juges d’instruction, dont six mineures, “pour tentative d’enlèvement en bande organisée les 12 et 13 mai 2025, et association de malfaiteurs jusqu’au 26 mai”, a indiqué samedi le parquet, sollicité par l’AFP.Dix-huit ont été placées en détention provisoire, quatre sous contrôle judiciaire. Trois ont demandé à ce que leur comparution devant un juge des libertés et de la détention (JLD) pour décider de leur incarcération ou non, soit repoussée de quelques jours. Ils sont détenus en attendant.Les investigations ont été lancées après la tentative d’enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société spécialisée Paymium, le 13 mai, au petit matin en pleine rue, dans le XIe arrondissement de Paris.Cette scène, filmée et devenue virale sur les réseaux sociaux, a montré une grande violence – un chauffeur et trois mineurs sont soupçonnés d’y avoir participé, d’après une source proche du dossier.Les victimes ont pu mettre en fuite leurs ravisseurs, notamment grâce à l’intervention du compagnon de la fille du PDG.L’information judiciaire s’est élargie au fil des découvertes des enquêteurs, qui ont compris qu’il y avait eu la veille un “précédent passage à l’acte”, selon le parquet. Cette tentative a été “interrompue en raison de problèmes matériels”, a précisé le parquet.Les enquêteurs ont découvert aussi “qu’une équipe se constituait dans le projet de commettre un autre fait similaire”.Ce projet, pour lequel deux commandos avec deux camionnettes avaient été prévus d’après des sources proches du dossier, a été déjoué in extremis par les forces de l’ordre près de Nantes, le 26 mai.- “Réseau d’intérim de la délinquance” -Les personnes mises en cause dans ces différents volets de l’enquête sont “pour la plupart nées en région parisienne, l’une à Châtellerault, l’une au Sénégal, l’une en Angola, l’une en Russie”, a détaillé le parquet.Ce dossier se caractérise par des “profils très jeunes, hameçonnés par de l’argent puis pris dans une dynamique qui les dépasse”, avait affirmé à l’AFP Me Ambroise Vienet-Legué, qui défend un suspect du volet nantais, âgé de 18 ans et écroué.Julien Fresnault, avocat d’un des quatre placés sous contrôle judiciaire, s’est dit lui “rassuré” que des magistrats fassent “la part des choses” malgré un “dossier à fort écho médiatique”.L’information judiciaire se poursuit, pour “explorer les liens existant entre chacun des protagonistes”, exploiter les perquisitions, et “identifier l’ensemble des personnes impliquées”, a souligné le parquet.Selon plusieurs sources proches du dossier, les personnes mises en examen ont des profils d'”exécutants”, souvent très jeunes, et de “logisticiens”, mais pas de commanditaires.Ces “exécutants” semblent obéir aux ordres, contre paiement, sans s’interroger sur les tenants et les aboutissants de leurs missions, a relevé l’une de ces sources. “On dirait un réseau d’intérim de la délinquance”, a observé auprès de l’AFP Thibault Bailly, avocat d’un suspect de 19 ans, en détention provisoire.Ces tentatives de Nantes et du 13 mai à Paris ont aussi “des liens” avec une autre affaire: la séquestration, le 1er mai, du père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies, avait indiqué une source proche de l’enquête en début de semaine. Ces indices esquissent les contours d’un réseau dont l’existence doit encore être confirmée par l’information judiciaire. Depuis janvier, une série d’enlèvements, de tentatives ou de projets de rapts ont eu lieu en France dans le secteur de la cryptomonnaie, incitant les forces de l’ordre à redoubler de vigilance.L’une des plus retentissantes médiatiquement a été la séquestration fin janvier du cofondateur de Ledger, David Balland, et de sa compagne. M. Balland a eu un doigt coupé, puis a été libéré. Sa compagne a été découverte ligotée dans un véhicule. Au moins neuf suspects sont mis en examen.

Rapts liés aux cryptomonnaies: 25 suspects de 16 à 23 ans mis en examen à Paris

Vingt-cinq jeunes de 16 à 23 ans ont été mis en examen à Paris, soupçonnés de tentatives ou de projets d’enlèvements dans le milieu de la cryptomonnaie en mai, à Paris et près de Nantes, derniers épisodes d’une série noire en France.Vendredi, “25 personnes ont été mises en examen” par des juges d’instruction, dont six mineures, “pour tentative d’enlèvement en bande organisée les 12 et 13 mai 2025, et association de malfaiteurs jusqu’au 26 mai”, a indiqué samedi le parquet, sollicité par l’AFP.Dix-huit ont été placées en détention provisoire, quatre sous contrôle judiciaire. Trois ont demandé à ce que leur comparution devant un juge des libertés et de la détention (JLD) pour décider de leur incarcération ou non, soit repoussée de quelques jours. Ils sont détenus en attendant.Les investigations ont été lancées après la tentative d’enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société spécialisée Paymium, le 13 mai, au petit matin en pleine rue, dans le XIe arrondissement de Paris.Cette scène, filmée et devenue virale sur les réseaux sociaux, a montré une grande violence – un chauffeur et trois mineurs sont soupçonnés d’y avoir participé, d’après une source proche du dossier.Les victimes ont pu mettre en fuite leurs ravisseurs, notamment grâce à l’intervention du compagnon de la fille du PDG.L’information judiciaire s’est élargie au fil des découvertes des enquêteurs, qui ont compris qu’il y avait eu la veille un “précédent passage à l’acte”, selon le parquet. Cette tentative a été “interrompue en raison de problèmes matériels”, a précisé le parquet.Les enquêteurs ont découvert aussi “qu’une équipe se constituait dans le projet de commettre un autre fait similaire”.Ce projet, pour lequel deux commandos avec deux camionnettes avaient été prévus d’après des sources proches du dossier, a été déjoué in extremis par les forces de l’ordre près de Nantes, le 26 mai.- “Réseau d’intérim de la délinquance” -Les personnes mises en cause dans ces différents volets de l’enquête sont “pour la plupart nées en région parisienne, l’une à Châtellerault, l’une au Sénégal, l’une en Angola, l’une en Russie”, a détaillé le parquet.Ce dossier se caractérise par des “profils très jeunes, hameçonnés par de l’argent puis pris dans une dynamique qui les dépasse”, avait affirmé à l’AFP Me Ambroise Vienet-Legué, qui défend un suspect du volet nantais, âgé de 18 ans et écroué.Julien Fresnault, avocat d’un des quatre placés sous contrôle judiciaire, s’est dit lui “rassuré” que des magistrats fassent “la part des choses” malgré un “dossier à fort écho médiatique”.L’information judiciaire se poursuit, pour “explorer les liens existant entre chacun des protagonistes”, exploiter les perquisitions, et “identifier l’ensemble des personnes impliquées”, a souligné le parquet.Selon plusieurs sources proches du dossier, les personnes mises en examen ont des profils d'”exécutants”, souvent très jeunes, et de “logisticiens”, mais pas de commanditaires.Ces “exécutants” semblent obéir aux ordres, contre paiement, sans s’interroger sur les tenants et les aboutissants de leurs missions, a relevé l’une de ces sources. “On dirait un réseau d’intérim de la délinquance”, a observé auprès de l’AFP Thibault Bailly, avocat d’un suspect de 19 ans, en détention provisoire.Ces tentatives de Nantes et du 13 mai à Paris ont aussi “des liens” avec une autre affaire: la séquestration, le 1er mai, du père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies, avait indiqué une source proche de l’enquête en début de semaine. Ces indices esquissent les contours d’un réseau dont l’existence doit encore être confirmée par l’information judiciaire. Depuis janvier, une série d’enlèvements, de tentatives ou de projets de rapts ont eu lieu en France dans le secteur de la cryptomonnaie, incitant les forces de l’ordre à redoubler de vigilance.L’une des plus retentissantes médiatiquement a été la séquestration fin janvier du cofondateur de Ledger, David Balland, et de sa compagne. M. Balland a eu un doigt coupé, puis a été libéré. Sa compagne a été découverte ligotée dans un véhicule. Au moins neuf suspects sont mis en examen.

Roland-Garros: l’aventure continue pour une Loïs Boisson diminuée

Présente pour la première fois dans le tableau final de Roland-Garros à 22 ans, Loïs Boisson (361e) a vaincu sa douleur et sa compatriote Elsa Jacquemot (138e) samedi pour rallier les huitièmes de finale.Massée à la jambe gauche entre le premier et le deuxième set, la dernière rescapée tricolore à Roland-Garros s’est imposée 6-3, 0-6, 7-5 au bout de 2h23 de combat.S’il avait fallu parier sur une présence française en deuxième semaine à Roland-Garros, peu auraient misé sur la Dijonnaise, invitée par les organisateurs et inconnue du grand public.C’est pourtant bien elle, la dernière survivante bleue porte d’Auteuil, hommes et femmes confondus, après le forfait du N.1 français Arthur Fils (14e mondial), meilleure chance tricolore à l’aube du tournoi.Pour retrouver trace d’une Française invitée sur le tournoi en huitièmes de finale, il faut remonter à 2014 avec Pauline Parmentier.Tombeuse de la N.1 belge Elise Mertens (22e), puis de l’Ukrainienne Anhelina Kalinina (113e), ex-25e mondiale, aux tours précédents, Boisson grimpera à une altitude encore plus élevée en huitièmes de finale, face à la N.3 mondiale Jessica Pegula, finaliste de l’US Open en 2024 et tombeuse samedi de la Tchèque Marketa Vondrousova (96e).”J’ai regardé la fin du match, c’était dingue”, s’est délectée l’Américaine en conférence de presse, pas effrayée à l’idée d’affronter une Française en France.”Elle va recevoir un soutien incroyable du public (…) mais j’ai déjà joué devant des tribunes bruyantes. Ca va être marrant!”, a anticipé Pegula. – Boisson touchée au genou -Sur le court Simonne-Mathieu, les “allez Zaza!” et “allez Loïs!” ont fusé à parts égales, mais c’est bien Boisson qui a arraché le plus d’exclamations au public à chacun de ses coups droits surpuissants, dans un premier set complètement à sa main, aussi habile sur les amorties que solide au filet.Mais celle dont la progression a été freinée par une rupture des ligaments croisés au genou gauche il y a un an, a une nouvelle fois été trahie par son corps.Gênée dans ses déplacements malgré le massage reçu entre les deux premiers sets, Boisson a multiplié les fautes directes dans la deuxième manche.Revenue dans le match et toujours combative, Jacquemot a plié le deuxième acte 6-0.Alors qu’on la croyait proche de l’abandon, Boisson s’est accrochée dans une troisième manche irrespirable, où les deux Bleues se sont rendu coup pour coup, offrant une belle publicité à un tennis féminin français par ailleurs à la peine.Plus offensive tout au long du match, Boisson a finalement été récompensée de ses prises de risques et a remporté le bras de fer dès sa première balle de match à 6-5. “Je suis super heureuse de m’en être sortie, ce n’était vraiment pas facile, j’ai eu plein de petits trucs compliqués de mon côté, mais être en deuxième semaine, c’est incroyable”, a-t-elle savouré juste après la rencontre.Pourra-t-elle livrer face à Pegula un combat à 100% de ses moyens ? “C’est une douleur au genou que je connais, je sais quoi faire, je sais la gérer. Il n’y aura pas d’examen en particulier. Aujourd’hui, à l’instant T, tout va bien”, a-t-elle confié en conférence de presse.Des nouvelles rassurantes alors que le clan bleu a été miné par les pépins physiques depuis quelques jours. Outre le forfait de Fils, le N.2 français Ugo Humbert avait dû abandonner au deuxième tour après une glissade douloureuse.Gêné par des “douleurs abdominales” selon les organisateurs, leur compatriote Hugo Gaston a pour sa part déclaré forfait avant même de monter sur le court pour son match du deuxième tour.

Eboulement en Suisse: la situation s’améliore mais la prudence reste de mise

La situation s’est améliorée samedi dans la vallée du Lötschental au sud de la Suisse, où un gigantesque éboulement a rasé un petit village mercredi, et les autorités jugent que la menace que présente un lac artificiel pour les localités en aval est “très faible” actuellement.”La situation est un peu meilleure” que vendredi, a expliqué Raphaël Mayoraz, le géologue du canton du Valais, lors d’un point de presse. Le lac qui s’est formé au niveau du village de Blatten, presque totalement détruit, “a trouvé hier son chemin à travers le dépôt (de gravats de roche et de glace, ndlr) et maintenant, une rivière coule à travers le dépôt et le niveau du lac est un peu plus bas aujourd’hui”, a ajouté le spécialiste. Le niveau de ce lac – qui s’est formé très rapidement après la catastrophe, n’avait cessé de grossir et menaçait d’inonder la vallée en contrebas – a baissé d’environ 1 mètre. Son volume est passé de 1 million de m3 à environ 800.000, selon M. Mayoraz. Pour les autres villages de la vallée et au-delà, “le risque est très faible”, estime le géologue, en raison notamment du dispositif de protection rapidement mis en place. Les autorités ont préventivement vidé le barrage artificiel de Ferden, pour qu’il puisse stopper une éventuelle coulée torrentielle. Mais une telle déferlante “est improbable”, juge le géologue.Si le barrage devait se remplir aux deux tiers, l’alarme serait donnée en aval et les populations évacuées, mais aujourd’hui ce scénario semble peu probable, d’autant qu’il est vidangé de l’eau du lac qui commence à s’y jeter.Les chutes de pluie prévues lundi par le service météorologique ne devraient pas non plus avoir d’effet majeur mais par précaution, les équipes en charge de la gestion des risque vont refaire leurs simulations dimanche.Une personne de 64 ans reste disparue -le village avait été évacué dès le 19 mai.La vallée du Lötschental, l’une des plus majestueuses de cette partie de la Suisse, s’étend sur un peu moins de 30 kilomètres et compte au total quelque 1.500 habitants. C’est un endroit réputé pour la beauté de ses paysages, ses petits villages traditionnels et ses chemins de randonnées spectaculaires. Mais pour l’heure, il est demandé aux curieux ou aux touristes de ne pas s’y rendre. Les travaux de déblaiement n’ont d’ailleurs toujours pas pu commencer: le dépôt de gravats, composé pour environ un tiers de glace, est trop instable pour y envoyer des gens et des engins de terrassement.La quantité de roche et de glace – estimée à 9 millions de m3 – qui a dévalé la montagne mercredi vers 15H30 (13H30 GMT) était si importante que les sismographes du pays l’ont enregistrée. 

Eboulement en Suisse: la situation s’améliore mais la prudence reste de mise

La situation s’est améliorée samedi dans la vallée du Lötschental au sud de la Suisse, où un gigantesque éboulement a rasé un petit village mercredi, et les autorités jugent que la menace que présente un lac artificiel pour les localités en aval est “très faible” actuellement.”La situation est un peu meilleure” que vendredi, a expliqué Raphaël Mayoraz, le géologue du canton du Valais, lors d’un point de presse. Le lac qui s’est formé au niveau du village de Blatten, presque totalement détruit, “a trouvé hier son chemin à travers le dépôt (de gravats de roche et de glace, ndlr) et maintenant, une rivière coule à travers le dépôt et le niveau du lac est un peu plus bas aujourd’hui”, a ajouté le spécialiste. Le niveau de ce lac – qui s’est formé très rapidement après la catastrophe, n’avait cessé de grossir et menaçait d’inonder la vallée en contrebas – a baissé d’environ 1 mètre. Son volume est passé de 1 million de m3 à environ 800.000, selon M. Mayoraz. Pour les autres villages de la vallée et au-delà, “le risque est très faible”, estime le géologue, en raison notamment du dispositif de protection rapidement mis en place. Les autorités ont préventivement vidé le barrage artificiel de Ferden, pour qu’il puisse stopper une éventuelle coulée torrentielle. Mais une telle déferlante “est improbable”, juge le géologue.Si le barrage devait se remplir aux deux tiers, l’alarme serait donnée en aval et les populations évacuées, mais aujourd’hui ce scénario semble peu probable, d’autant qu’il est vidangé de l’eau du lac qui commence à s’y jeter.Les chutes de pluie prévues lundi par le service météorologique ne devraient pas non plus avoir d’effet majeur mais par précaution, les équipes en charge de la gestion des risque vont refaire leurs simulations dimanche.Une personne de 64 ans reste disparue -le village avait été évacué dès le 19 mai.La vallée du Lötschental, l’une des plus majestueuses de cette partie de la Suisse, s’étend sur un peu moins de 30 kilomètres et compte au total quelque 1.500 habitants. C’est un endroit réputé pour la beauté de ses paysages, ses petits villages traditionnels et ses chemins de randonnées spectaculaires. Mais pour l’heure, il est demandé aux curieux ou aux touristes de ne pas s’y rendre. Les travaux de déblaiement n’ont d’ailleurs toujours pas pu commencer: le dépôt de gravats, composé pour environ un tiers de glace, est trop instable pour y envoyer des gens et des engins de terrassement.La quantité de roche et de glace – estimée à 9 millions de m3 – qui a dévalé la montagne mercredi vers 15H30 (13H30 GMT) était si importante que les sismographes du pays l’ont enregistrée.Â